La valeur de la foi ne dépend pas de l’exaucement 

La pause est finie

Nous avons fait une grande pause sur certains versets d’Hébreux 11 pour mettre le focus sur l’un ou l’autre personnages de l’Ancien Testament qui sont des exemples de foi :

• pour les premiers lecteurs de l’épître aux Hébreux
  • et pour nous maintenant.

Clôture du chapitre 11

J’aimerais avec vous clore la lecture de ce chapitre 11 pour montrer deux choses :

Face à la persécution

1) D’une part, si l’auteur souligne la foi de ces personnes, c’est pour encourager ses lecteurs à avoir une foi ferme même face à l’adversité. Et l’adversité en question pour les premiers lecteurs était en fait une persécution :

• directe et physique très certainement,
  • mais peut-être beaucoup plus sociale une exclusion
    • du monde du travail,
      • de la famille,
      • de son logement,
      • radiation des héritages qui crée une précarité due à ce rejet.

Retour au judaïsme

La tentation pour certaines personnes – qui, dans l’environnement de l’église, étaient en chemin vers la foi en Christ – était de revenir au judaïsme pour retrouver leur vie d’avant (travail, famille, patrie…).

Pourtant les références juives ont tenu bon

L’auteur leur montre que justement les grands noms des Hébreux et des Juifs (eux, les premiers lecteurs qui le sont) ont dû être fermes dans leur foi face à l’adversité extérieure et interne ; d’ailleurs, on se souvient d’eux pour cela.

Précision pour nourrir les croyants de l’époque

Ce rappel vaut aussi pour les croyants qui auraient pu être déstabilisés par les questionnements ou renoncements de ces personnes qui sont peut-être retournées au judaïsme.

Précision pour nourrir les croyants de maintenant

Mais ces écrits valent aussi pour les croyants de maintenant, pour nous, quelles que soient les circonstances ; elles peuvent être identiques à ce qui était vécu à l’époque. Et nous savons que certains croyants sont persécutés pour leur foi en Jésus.

Ou des pressions sournoises, sourdes, récurrentes, dans le domaines familial, au travail, aux études ; et que nous pouvons connaître à un certain degré.

Dieu peut agir visiblement comme à l’époque

Ce que nous montre le texte d’aujourd’hui,c’est qu’autant Dieu peut intervenir comme Il l’a fait pour l’un ou l’autre personnages que nous avons vu dans Hébreux 11 , avec de merveilleuses victoires ou exaucements de promesses.

Ou ne pas permettre qu’il n’y ait pas de délivrance du vivant des croyants.

         2) Ou, et c’est le deuxième aspect qu’aimerait souligner l’auteur, c’est que dans de nombreuses circonstances, les croyants, tout en ayant une foi ferme, n’ont pas obtenu de délivrance et de victoire, de réponses visibles ici bas. Mais ils ont volontairement été stables, constants dans leur foi en Jésus. Parce que leur regard ne portait pas sur l’instant mais sur Dieu.

Lecture

Je vous propose de voir ces 2 aspects au travers d’une lecture explicative de cette fin de chapitre 11 de l’épître aux Hébreux.

Hébreux 11. 31-34

32 Et que dirais-je encore?

Le temps me manquerait en effet pour parler de Gédéon, de Barak, de Samson, de Jephthé,

Pour eux, nous nous sommes largement arrêtés sur leurs exemples

Mais il est aussi question de personnages plus connus comme :

de David,

de Samuel

Et d’une manière plus large.

et des prophètes.

33 Par la foi,

ils ont vaincu des royaumes,

Et nous avons pu le voir avec les 4 juges,

mais on pourrait rajouter évidemment David

et bien d’autres.

exercé la justice,

Là encore, c’était la mission des juges, des rois,

mais on pourrait rajouter Samuel.

obtenu la réalisation de promesses,

Tous ceux que l’on vient de citer ont vécu cela,

mais comme nous l’avons lu plus haut, beaucoup d’autres prophètes pourraient être cités en exemple.

fermé la gueule de lions, 

34 éteint la puissance du feu,

Les premiers noms qui nous viennent sont ceux

• du prophète Daniel
  • et de ses compagnons.

Daniel 6.23 et 3. 13-30

échappé au tranchant de l’épée,

• Elie  À partir de 1Rois 19. 2. Achab.
  • Elisée 2Rois 6. 31, pendant le siège du roi de Syrie.
    • Jérémie Jérémie 36.19 , 26, sous Jojakim, fils de Josias, en Juda.

repris des forces après une maladie,

Comme Ezéchias (Esaïe 38 ).

été vaillants à la guerre,

mis en fuite des armées étrangères

Comme les juges par exemple ou David.

35 Des femmes ont retrouvé leurs morts par la résurrection.

Comme par l’intermédiaire

• d’Elie (1Rois 17. 17… comme avec le fils de la veuve de Sarepta)

• ou d’Elisée (2Rois 4. 18 … avec l’enfant de la Sunamite).

Pas de réponses ici bas

Notons bien la deuxième partie que souligne l’auteur :

D’autres ont été torturés et n’ont pas accepté de délivrance

afin d’obtenir une meilleure résurrection.

Il s’agit ici de la résurrection suite au retour de Christ qui est une résurrection plus durable, car éternelle, en contraste aux résurrections « provisoires »  des 2 enfants notés dans les exemples ci-dessus qui ont eux connu finalement la mort.

36 D’autres encore ont subi les moqueries et le fouet, les chaînes et la prison.

Michée (1Rois 22. 24-27),

Jérémie (Jérémie 20. 2 , 28. 10&12, 37. 15, 28. 6).

Puis, après (l’auteur s’appuyant sur les exemple de l’Ancien Testament),

Jésus (Jean 2. 15-16 ).

Les apôtres et d’autres croyants, dans le livre des Actes (par exemple, Actes 5. 40 ).

Et comme nous le dit l’épître que nous lisons, c’était effectivement ce qu’ils vivaient (Hébreux 10. 33-34 ).

37 Ils ont été lapidés, sciés, [mis à l’épreuve]. Ils sont morts tués par l’épée.

Le prophète Zacharie (2 Chroniques 24. 20-21 ).

Il semble que Esaïe ait été scié dans un tronc d’arbre.  

Plus tard, certainement l’apôtre Paul a été exécuté à l’épée, vu qu’il était romain.

Ils sont allés d’un endroit à l’autre,

habillés de peaux de brebis ou de chèvre,

privés de tout,

persécutés,

maltraités,

38 eux dont le monde n’était pas digne.

Ils erraient dans les déserts et les montagnes,

dans les grottes et les abris de la terre.

On a évidement le souvenir de David pourchassé par Saül (1 Samuel 2-27 ), mais cette précarité était en partie, ce à quoi les premiers lecteurs de l’épître était confronté.

Tout comme au début de l’Eglise en Actes 8. 1-5 :

« 1 Saul approuvait l’exécution d’Etienne.

Ce jour-là, une grande persécution éclata contre l’Eglise de Jérusalem

et tous,

à l’exception des apôtres,

se dispersèrent dans les diverses régions de Judée

et de Samarie.

2 Des hommes pieux enterrèrent Etienne et le pleurèrent beaucoup.

3 Quant à Saul,

il cherchait à détruire l’Eglise:

il pénétrait dans les maisons, en arrachait hommes et femmes et les faisait jeter en prison.

4 Ceux qui avaient été dispersés allaient de lieu en lieu et annonçaient la bonne nouvelle de la parole.

5 Philippe descendit dans la ville de Samarie et y prêcha le Christ. »

Dignité et indignité

38 eux dont le monde n’était pas digne…

Ce passage est très fort. En persécutant les croyants, ceux qui le font, le commandite, l’approuve, se jugent eux-même … d’indignité humaine. Du sens même de l’humanité.

Et de l’autre côté, la dignité humaine, n’est pas dans le martyr mais dans la foi exprimée, dans la foi résolue, ferme en Christ.

39 Tous ceux-là (certains de l’AT), bien qu’ayant reçu un bon témoignage grâce à leur foi, n’ont pas obtenu ce qui leur était promis,

40 car Dieu avait en vue quelque chose de meilleur pour nous (l’oeuvre de Jésus).  

Ainsi, ils (certain de l’AT) ne devaient pas parvenir sans nous à la perfection.

Tous ensemble

Tous les grands noms cités dans le chapitre 11 (Abraham …) et les autres justes sont incorporés à l’oeuvre finale de Jésus.

Mais pour que cette oeuvre soit achevée, il fallait qu’il y ait les rachetés par la foi en Jésus. Il fallait qu’ils soient incorporés à cette grande nuée de témoins, ces héros de la foi. C’est à dire vous, premiers lecteurs de l’épître qui admirez les grands noms de l’AT qui souffrez sous la persécution.

La vigueur de la foi n’oblige pas les réponses

Ce passage est très riche pour nous, parce qu’il nous indique

#Que la valeur, la vigueur de la foi#

####n’est pas mesurable en fonction des exaucements visibles de Dieu####

Dans le sens qu’il est faux de penser que si Dieu exauce mes prières, ça veut dire que ma foi est forte et que je serais le pire des croyants, si Dieu ne répond pas comme je le pensais à mes prières.

À la même foi, Dieu répond visiblement

Dans certaines situations, Dieu a donné des réponses hors du commun à l’une ou l’autre personnes.

À la même foi, Dieu n’exauce pas  à ce que nous attendions

Avec la même foi, Dieu n’a pas donné la réponse attendue et les croyants sont restés dans l’oppression voire en sont décédés.

Parfois, les 2 sont vécus

Pour certains, ils ont connu l’un et l’autre,

Esaïe :

un prophète qui a tenu bon alors que tout Israël était loin de l’Eternel et qui finalement aurait été scié en deux dans un tronc d’arbre ;

Paul :

providentiellement rescapé d’un naufrage, morsure de serpent, lapidation, coups de fouet mais exécuté.

La profondeur de la foi ?

La valeur, la profondeur de la foi n’est pas quantifiable au travers des réponses positives ou spectaculaires.

Attention aux accusations

Rien de pire que les tristes « sires » qui voudraient imposer la guérison d’une personne à Dieu. Et qui, quand la guérison n’est pas là, enfoncent la personne malade en lui disant « qu’elle manque de foi » !

Comme si la guérison dépendait de la profondeur de la foi du malade…

Pourtant la Bible semble dire le contraire

C’est délicat ce que je viens de dire, parce que certaines paroles de Jésus sembleraient dire l’inverse :

Matthieu 17. 14-20

14 Lorsqu’ils furent arrivés près de la foule, un homme vint se jeter à genoux devant Jésus et dit:

15 «Seigneur, aie pitié de mon fils qui est épileptique et qui souffre cruellement; il tombe souvent dans le feu ou dans l’eau. 16 Je l’ai amené à tes disciples et ils n’ont pas pu le guérir.»

17 «Génération incrédule et perverse, répondit Jésus, jusqu’à quand serai-je avec vous?

Jusqu’à quand devrai-je vous supporter? Amenez-le-moi ici.»

18 Jésus menaça le démon, qui sortit de l’enfant, et celui-ci fut guéri à partir de ce moment-là.

19 Alors les disciples s’approchèrent de Jésus et lui dirent en privé:

«Pourquoi n’avons-nous pas pu chasser ce démon?»

20 «C’est parce que vous manquez de foi, leur dit Jésus.

Je vous le dis en vérité,

si vous aviez de la foi comme un grain de moutarde, vous diriez à cette montagne:

‘Déplace-toi d’ici jusque-là’, et elle se déplacerait; rien ne vous serait impossible.

Ils étaient équipés et ne s’en sont pas servis

Si Jésus reprend ses disciples, c’est qu’ils n’ont pas cru, ne se sont pas appuyés sur ce que Jésus leur avait donné, spécifiquement à eux.

Matthieu 10. 1

1 Puis Jésus appela ses douze disciples et leur donna le pouvoir de chasser les esprits impurs et de guérir toute maladie et toute infirmité.

C’est les disciples qui manquaient de foi, pas la victime.

Regardons d’autres situations :

« Les cadeaux de bienvenue » dans le royaume

Marc 10. 46-52

46 Ils arrivèrent à Jéricho.

Lorsque Jésus sortit de la ville avec ses disciples et une assez grande foule,

Bartimée, le fils aveugle de Timée,

était assis en train de mendier au bord du chemin.

47 Il entendit que c’était Jésus de Nazareth et se mit à crier:

«Fils de David, Jésus, aie pitié de moi!»

48 Beaucoup le reprenaient pour le faire taire, mais il criait beaucoup plus fort:

«Fils de David, aie pitié de moi!»

49 Jésus s’arrêta et dit:

«Appelez-le.»

Ils appelèrent l’aveugle en lui disant:

 «Prends courage, lève-toi, il t’appelle.»

50 L’aveugle jeta son manteau et, se levant d’un bond, vint vers Jésus.

51 Jésus prit la parole et lui dit:

«Que veux-tu que je fasse pour toi?»

«Mon maître, lui répondit l’aveugle, que je retrouve la vue.»

52 Jésus lui dit: «Vas-y, ta foi t’a sauvé.»

Aussitôt il retrouva la vue

et il suivit Jésus sur le chemin.

Pourquoi, pour cette personne, Jésus semble faire un lien ?

Pourquoi Jésus parle de sa foi, alors que dans les guérisons des autres personnes, Il les guérit simplement ?

• Dernier miracle cité dans Marc (avant la résurrection dans Marc), Jésus monte à Jérusalem pour être crucifié :
• Bartimée fait preuve de foi dans le Messie, c’est ce que voulait dire « Fils de David ».
• Il l’exprime contre tous.
• Jésus indique qu’il est sauvé (pas guéri). C’est aussi ce qu’Il dira pour la femme qui vient discrètement le toucher pour être guérie de ses hémorragies.
• Et preuve de la foi de Bartimée dans le Messie, c’est que tout de suite il suit Jésus.

Actes 14. 8

A Lystre, un homme impotent des pieds se tenait assis;

il était infirme de naissance et n’avait jamais marché.

9 Il écoutait Paul parler.

Celui-ci fixa les regards sur lui et, voyant qu’il avait la foi pour être sauvé,

10 il lui dit d’une voix forte:

«Lève-toi droit sur tes pieds!» Il se leva d’un bond et se mit à marcher.

Idem ici, la guérison est un levier pour le témoignage à Lystre ; l’aspect le plus important est-il

• qu’ils soient sauvés
• ou qu’ils soient guéris ?

La priorité est mise sur le salut éternel. Les guérisons viennent ici couronner ces décisions dans un contexte de témoignage.

Exaucement et profondeur de la foi

Ces précisions étant données, ce que nous montre l’auteur de l’épître aux Hébreux c’est

#Que la profondeur de la foi#

####n’impose pas à Dieu de nous exaucer####

Paul, dont la foi est évidente, n’a pas été guéri de ses problèmes oculaires.

2 Corinthiens 12. 8

8Trois fois j’ai supplié le Seigneur de l’éloigner de moi, 9et il m’a dit:

«Ma grâce te suffit,

car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse.»

La guérison vient de Dieu et c’est toujours une grâce

Chaque guérison est l’oeuvre de la grâce de Dieu. Ne nous privons pas de lui demander, de le supplier. Dieu aime à nous entendre et voir que l’on s’attend à Lui.

Mais il n’y a jamais d’obligation de la part de Dieu de « guérir » même si notre foi est grande, c’est l’oeuvre de sa grâce !

Orientation de vie pour et avec Jésus

Ce que soulignent les versets que nous avons lus, c’est qu’au lieu de porter le regard 

• vers des réponses immédiates de Dieu,
• vers des réponses terrestres,

l’ambition de ces croyants étaient portée vers

• Christ
• Son royaume
• et sa portée éternelle.

Et pas tant, comme si tout se jouait maintenant…

Une foi assumée

Tout ce chapitre nous a montré la foi assumée, démontrée dans la vie du croyant. Comme on vient de le voir, cela s’est exprimé par des interventions spectaculaires de Dieu ou par une opposition générale ou ciblée qui peut même devenir fatale.

Notre foi est-elle assumée ?

Est-ce que notre foi est visible, lisible ?

Aujourd’hui se pourrait-il que nous soyons persécutés pour notre foi ?

Parce qu’on connaît notre foi évidente.

Ou est-on si incolore, inodore au niveau de la foi que nous n’avons aucun risque d’être persécutés?

La majorités est invisible

Des spécialistes de la transmission de la foi, faisaient état d’une enquête effectuée auprès des croyants évangéliques. Quel est le pourcentage de croyants qui ne partageaient pas leur foi. D’après-vous ?

Quel pourcentage chez les évangéliques ne partagent pas leur foi ?

98% !

Différentes formes de partage

Partager sa foi, ce n’est pas seulement sur la place publique comme au marché à Renens ou ailleurs, c’est aussi des choix forts de vie que nous justifions pour Christ parce qu’Il nous donne des conseils en ce sens.

Parce que nous faisons partie du Royaume de Dieu, que nous sommes les enfants du Roi.

Nous sommes Ses ambassadeurs.

• Notre foi se voit-elle dans nos projets de vie ?

Notre foi se voit-elle

• parce que nous sommes des artisans de paix
• par notre générosité,
• par notre sexualité,
• par notre joie,
• par les idées que nous portons pour Christ,
• par notre tempérance,
• par notre hospitalité ?

etc.

Témoignant Christ

Pas pour que l’on dise que nous sommes des belles personnes mais  plutôt pour qu’on dise, c’est un disciple de Jésus. Cette semaine, je vais montrer et signer ma foi…