Apocalypse #11(c.14-16) Les 144 000 de la Bible, jugements, la moisson, les coupes, Proclamation de 3 anges
prédication Apocalypse 16 : Pierre Constant, 2022_03_07, église AB Lausanne
Apocalypse #11 (c14-16) Les 144 000 de la Bible, jugements, la moisson, les coupes
Résumé : Plusieurs enfants de Dieu sont préoccupés et inquiets à propos de la marque de la bête ; ils craignent de la recevoir involontairement et ainsi être exclus de la présence de Dieu pour l’éternité. Les spéculations au sujet de la signification du chiffre de la bête vont bon train et continuent à nourrir l’imaginaire religieux.
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Apocalypse #11(chap 14-16) Les 144 000 dans la Bible, d’autres jugements, la moisson, les coupes
Introduction
Plusieurs enfants de Dieu sont préoccupés et inquiets à propos de la marque de la bête ; ils craignent de la recevoir involontairement et ainsi être exclus de la présence de Dieu pour l’éternité. Les spéculations au sujet de la signification du chiffre de la bête vont bon train et continuent à nourrir l’imaginaire religieux.
La bonne nouvelle est que, si nous sommes des enfants de Dieu, nous ne pouvons pas recevoir la marque de la bête, tout simplement parce que nous avons reçu une autre marque, un autre signe : le sceau de Dieu, le sceau de l’Agneau. Il arrive que la division en chapitres dans nos Bibles ne nous aide pas à bien percevoir la suite du récit ; c’est le cas ici, entre les chapitres 13 et 14 de l’Apocalypse : Apocalypse 14.1-5 vient tout de suite après le paragraphe traitant du signe de la bête (Apocalypse 13.16-18). L’un est placé tout de suite après l’autre, dans le but de signaler le contraste entre les deux signes, entre l’appartenance à la bête ou l’appartenance à Dieu.
Une des vérités fondamentales du livre de l’Apocalypse est qu’il n’existe que deux clans : celui de Dieu et de l’Agneau, d’une part, ou celui du dragon et de la bête, d’autre part. Ou bien on a le sceau de Dieu et on subit la fureur de la bête, ou bien on a la marque de la bête et on subit la colère de Dieu. C’est l’un ou l’autre.
1. Fin du deuxième interlude (Apocalypse 14), 144000 dans la Bible : leur identité et leur mission
Jean termine cet interlude en ramenant sur scène les 144 000 et en présentant une série de vignettes présentant de nouveau des images de jugement sur les nations. On peut diviser ce chapitre en trois sections :
- Les 144 000 sur la montagne de Sion (Apocalypse 14.1-5 )
C’est la deuxième mention des 144 000. La première est rapportée en Apocalypse 7.4-8 , où Jean a entendu le nombre de ceux qui avaient été marqués du sceau de Dieu. Nous avions vu que ces 144 000, sur terre, marqués du sceau, représentaient en fait la totalité du peuple de Dieu, présenté comme le nouvel Israël, le nouveau peuple de Dieu et ce en conformité avec d’autres textes du NT. Jean avait ensuite décrit ces 144 000 dans ce qu’il a vu, à savoir une grande foule de toutes nations, de toutes tribus, de tous peuples et de toutes langues, se tenant devant le trône et adorant celui qui est assis sur le trône et l’Agneau.
- Qui sont les 144 000?
Ils ont le nom de l’Agneau et le nom de Son Père écrits sur leur front (v. 1). Ils sont décrits au v. 3 comme « ayant été rachetés de la terre. » Situés à cet endroit dans le récit, les 144 000 font contraste avec ceux qui ont reçu la marque de la bête.
Ils sont décrits comme ne s’étant pas souillés avec des femmes, car ils sont vierges (v. 4) ; ils sont même irréprochables (v. 5). Doit-on comprendre ces descriptions au sens propre ou au sens figuré ?
Les interprétations quant à leur identité vont dans deux directions :
- Un sous-ensemble de tous les chrétiens ? Cette interprétation s’appuie beaucoup sur le sens du mot « prémices », signifiant habituellement les premiers fruits dans l’AT, annonciateurs d’autres fruits, d’une récolte plus abondante. S’agit-il alors des martyrs issus de la grande tribulation (selon l’interprétation futuriste, notamment parmi les dispensationalistes) ? Des hommes Juifs vierges (au sens littéral), n’ayant jamais menti ?
- Ou alors s’agit-il de tous les chrétiens, tous les enfants de Dieu, tous les rachetés ? Dans l’AT, le terme « prémices » peut s’entendre non seulement au sens des « premiers fruits qui en annoncent d’autres à venir », mais aussi au sens de « ce qui est réservé à Dieu, ce qui est consacré à Dieu ». De plus, le terme « vierges » renvoie à une réalité souvent mentionnée dans l’AT, celle de l’adultère spirituel lorsqu’Israël s’éloignait de Dieu (cf. Esaïe 57, Jérémie 3 , 5, 7, 9, Ezéchiel 16, tout le livre d’Osée, et ainsi de suite) ; même Jacques reprend cette idée en Jacques 4.14 (et ailleurs dans le NT). Ils sont les « rachetés de la terre » (Apocalypse 14.3). Ils chantent un cantique que nul autre qu’eux ne peut chanter (même pas les quatre êtres vivants, ni les anciens), ce sont « les saints, qui gardent les commandements de Dieu et la foi en Jésus » (v. 12). Ce qui se trouve dans leur bouche n’est pas le mensonge (de la deuxième bête), mais la vérité (du témoignage rendu à Jésus).
b. Où se tiennent les 144 000?
Ils sont avec l’Agneau debout sur la montagne de Sion. Que signifie cette expression ? Deux interprétations possibles à propos de Sion :
- Le mont Sion à Jérusalem sur terre ? Certains exégètes le comprennent ainsi.
- D’autres comprennent la montagne de Sion comme une référence à la Jérusalem céleste (Apocalypse 21.2 ). C’est ainsi que Sion est présentée en Hébreux 12.22 : « Vous vous êtes approchés de la montagne de Sion, de la cité du Dieu vivant, de la Jérusalem céleste, des myriades qui forment le chœur des anges ». Dans Galates 4.26 , Paul parle de la Jérusalem d’en haut, qui est notre mère. Plutôt que de voir dans ces versets d’Apocalypse 14 une prédiction de l’apparition de 144 000 Juifs à la Jérusalem littérale, il s’agit plutôt ici d’une vision du nouveau peuple de Dieu, les rachetés de la terre, devant le trône et devant les quatre êtres vivants et les anciens, dans la présence même de Dieu, dans la Sion céleste, en présence de l’Agneau. Je vous rappelle que nous sommes en littérature apocalyptique.
c. Que font les 144 000 ? Quelle est la mission des 144000?
Ils chantent un cantique nouveau qu’eux seuls peuvent chanter, dont le son est comme celui des harpes (souvent un instrument de joie dans l’AT, pas un instrument de complainte).
De plus, ils suivent l’Agneau partout où il va. Ils marchent à Sa suite, dans Ses traces, manière de dire qu’ils sont des disciples de l’Agneau (cf. Matthieu 16.24, Marc 8.34).
En guise de contraste, donc, avec ceux qui reçoivent la marque de la bête, Jean rappelle ici aux rachetés, à ceux qui ont reçu le sceau de l’Agneau et de Son Père, qu’en dépit de la cruauté de la première bête et du pouvoir de séduction de la deuxième bête, l’Agneau garde les Siens.
2. Proclamation de trois anges (Apocalypse 14.6-12 )
Jean présente ensuite, en rapide succession les unes aux autres, trois proclamations de la part de trois anges. Leurs messages sont inter-reliés et progressifs :
a. Le premier ange a un Évangile éternel, pour l’annoncer « aux habitants de la terre », une expression que nous avons déjà étudiée plus tôt. En quoi consiste cet Évangile ? Certains pensent qu’il s’agit de ce qui est rapporté au v. 7 : « Craignez Dieu, donnez-lui gloire, . . . ». D’autres comprennent le v. 7, de manière plus juste, non pas comme le contenu de l’Évangile éternel (souvent évoqué jusqu’ici comme se rapportant à la mort sacrificielle de l’Agneau pour les Siens, Apocalypse 1.5-6 , de même qu’aux chapitres 4 et 5), mais comme la réponse appropriée à cet Évangile. Ceux et celles rachetés de la terre par le sacrifice de l’Agneau craignent Dieu, Lui rendent gloire, se prosternent devant leur créateur, reconnaissent Sa supériorité et la justice de Ses jugements.
b. Le deuxième ange annonce la chute de Babylone, qui sera amplement décrite aux chapitres 17 et 18. Nous traiterons de cette Babylone lorsque nous étudierons ces chapitres (une autre indication que l’on ne doit pas lire l’Apocalypse comme des prédictions d’événements précis, présentés de manière séquentielle ; la littérature apocalyptique revient souvent sur les mêmes thèmes, et nous en avons un exemple ici).
c. Le troisième ange annonce une condamnation éternelle contre ceux et celles qui reçoivent la marque de la bête ou la marque de son nom. C’est le pendant négatif de ce qui avait été affirmé en Apocalypse 13.16-17.
Nous avons ici une des déclarations les plus claires, mais en même temps des plus épouvantables, du châtiment éternel qui attend ceux et celles qui n’ont pas le sceau de Dieu. Les expressions sont terrifiantes :
- le vin de la fureur de Dieu, versé sans mélange (c.-à-d., pur, dans toute sa force) dans la coupe de sa colère ;
- un tourment dans le feu et le soufre, devant les saints anges et devant l’Agneau ;
- la fumée de leur tourment monte au siècle des siècles, c.-à-d., pour l’éternité ;
- ils n’ont de repos, ni jour ni nuit.
Certaines de ces images sont tirées de l’AT :
- La coupe de la colère de Dieu : « Il y a dans la main de l’Éternel une coupe, où fermente un vin plein de mélange, Et il en verse : tous les méchants de la terre sucent, boivent jusqu’à la lie » (Psaume 75.8) ; cette image revient très souvent chez les prophètes (Esaïe 51.17, 22, Jérémie 25 [lire les vv. 15-17, 18-20, 27-28, 33-34], Ezéchiel 23).
- Le feu, le soufre, la fumée, rappellent évidemment la destruction de Sodome et Gomorrhe.
Cette description est tellement épouvantable que plusieurs personnes, incluant des érudits évangéliques, interprètent ce texte de manière différente. Étant donné que la question revient assez souvent, prenons le temps de regarder le sujet un peu plus précisément. Il existe en gros cinq manières différentes d’interpréter les textes bibliques traitant du jugement éternel :
- L’universalisme (pas très populaire parmi les évangéliques), selon lequel tous les êtres humains seront sauvés, grâce à l’amour de Dieu. Cette compréhension fait surface régulièrement, à chaque génération, étant donné la difficulté d’accepter qu’un Dieu d’amour, de pardon et de miséricorde prendrait plaisir à voir des gens souffrir pour l’éternité. La forme la plus récente d’universalisme a été présentée par Rob Bell, dans son livre Love Wins (HarperOne, 2011).
2) L’annihilisme, selon lequel les gens sont finalement annihilés, détruits, que ce soit tout de suite après leur mort ou après avoir souffert pendant un temps.
3) L’immortalité conditionnelle, selon laquelle Dieu n’intervient pas directement pour annihiler la vie d’une personne après la mort, mais retire tout simplement Son souffle de vie, Il ne soutient plus l’existence de ces personnes. Des auteurs évangéliques ont cherché à équilibrer la justice de Dieu et l’amour de Dieu de cette manière, parmi eux : John R. W. Stott, Philip E. Hughes, John Wenham.
4) La punition éternelle à laquelle sont destinés seulement ceux et celles qui auront volontairement et consciemment rejeté le message de l’Évangile ou qui auront fait le mal à grande échelle (on pense à Hitler, aux tortionnaires de l’histoire humaine, aux pécheurs notoires). Le catholicisme contemporain se rapproche de plus en plus de cette manière de comprendre la Bible. Pour les tenants de cette position, la mort de Christ tient lieu de sacrifice pour tous les péchés de tous les êtres humains (sauf si on refuse consciemment d’y croire, de manière répétée). On est donc « sauvé » par Jésus, mais sans nécessairement avoir besoin de croire en Lui personnellement. La foi personnelle est souvent remplacée par la sincérité humaine, la réponse à Dieu comme créateur, l’obéissance à sa propre conscience, les bonnes œuvres, l’absence de mal envers son prochain, et ainsi de suite…
5) La punition consciente et éternelle pour tous ceux et celles n’ayant pas placé leur foi personnelle dans la personne de Jésus, mort pour leurs péchés. C’est la position la plus exclusive des cinq mentionnées ici. Si plusieurs ont tenté d’expliquer autrement la punition éternelle ou le jugement éternel, c’est au prix d’une définition biblique de certains éléments du texte. Loin de nous réjouir d’une telle doctrine ou de prendre plaisir à parler de la souffrance éternelle des gens, nous devons reconnaître cependant que la Bible parle d’un jugement éternel, conscient, sans fin. En arriver à une autre conclusion nécessite de minimiser la sainteté de Dieu, la gravité du péché, l’honneur de Dieu ou la pleine teneur de l’œuvre rédemptrice de Jésus-Christ à la croix.
Jean termine cette partie du texte au v. 12, en appelant de nouveau ses lecteurs et ses auditeurs à persévérer, à garder les commandements de Dieu, à continuer à placer leur foi en Jésus-Christ, mort et ressuscité pour eux.
3. Deux images du jugement éternel (Apocalypse 14.14-20 )
Ces deux images (moisson et vendange) renvoient au même événement, présenté sous deux aspects différents :
- La première image, celle d’une moisson, est très brève. Tout ce qui nous est dit, c’est que le fils d’homme (probablement Jésus) lance sa faucille et que la terre est moissonnée. Ceci nous parle du fait que le jugement est inévitable et final.
b. La deuxième image est celle des vendanges. Normalement, les raisins sont foulés aux pieds pour en extraire le jus. Ici, ce sont des êtres humains qui sont foulés dans « la grande cuve de la fureur de Dieu » (v. 19), et c’est Dieu qui les piétine ! Cette image nous parle de la violence et de l’horreur de la colère de Dieu. Pour notre monde qui connaît les horreurs de la guerre et de la violence humaine, ce langage est surprenant mais pas difficile à saisir !
Ces deux images nous rappellent ce que signifie réellement « être sauvé. » L’AT l’a illustré à maintes reprises ; le NT enseigne que nous somme sauvés « de la colère de Dieu » (Romains 5. 9, 1 Thessaloniciens 1. 10).
Ce texte de l’Apocalypse nous rappelle que l’Évangile n’est une bonne nouvelle de salut et de délivrance que dans la mesure où nous reconnaissons notre perdition et notre impuissance.
B. Les sept coupes (Apocalypse 15–16)
- Introduction (Apocalypse 15 )
La troisième et dernière heptade présente des jugements de Dieu, cette fois-ci sous la forme de coupes. Nous avons vu au chapitre précédent que l’image des coupes est tirée de l’AT.
Des anges tiennent sept plaies, dites les dernières, non pas en terme de temporalité, mais en terme de portée. « C’est par elles que s’accomplit la colère de Dieu » (v. 1), à l’image des deux premières séries de jugements.
Certaines des images présentées ici sont des reprises d’images précédentes. C’est ainsi que nous retrouvons la mer de cristal (4.6). Cette fois-ci, ceux qui se tiennent debout sur la mer de cristal sont « les vainqueurs de la bête, de son image et du chiffre de son nom », toutes des allusions à des éléments déjà évoqués.
Notons donc quelques-unes de ces reprises :
- vainqueurs de la bête : 12.11 ;
- l’image de la bête : 13.13-15 ;
- le chiffre de son nom => 13.16.18 ;
- les harpes dans leurs mains : 14.2 ;
- ils chantent le cantique de Moïse : une référence au cantique de Moïse après la traversée de la Mer Rouge (Exode 15), qui devient le modèle de tous les chants de délivrance, à rapprocher du cantique de l’Agneau mentionné en 14.3.
Ce cantique céleste (Apocalypse 15:3-4 ) fait singulièrement contraste aux « malheurs » prononcés jadis, aux blasphèmes prononcés par la bête et au refus de la part des habitants de se repentir et qui blasphèment le Dieu du ciel (Apocalypse 16.11 ). Un même geste posé par Dieu produit à la fois des louanges et des blasphèmes, selon que la réponse provienne de ceux que Dieu a « rachetés de la terre » ou qu’elle provienne des « habitants de la terre ».
Résonnant comme un écho de la 7e trompette, lorsque le temple de Dieu dans le ciel fut ouvert et que l’arche de Son alliance fut apparue dans le ciel (Apocalypse 11.19), de nouveau « le sanctuaire du tabernacle du témoignage » est ouvert dans le ciel (Apocalypse 15.5).
Sept anges en sortent, tenant les sept plaies annoncées au v. 1, présentées cette fois-ci sous la forme de coupes. Mais avant que Jean ne décrive les sept anges verser leurs coupes, il précise que celles-ci leur sont remises par l’un des quatre êtres vivants, tout comme les sept trompettes « furent données » aux anges (Apocalypse 8.2 ). De plus, le v. 8 évoque la présence de Dieu, la gloire de Dieu, dans un langage qui rappelle fortement la descente de la nuée sur le tabernacle au désert (Exode 40. 34-35) ou encore la descente de la nuée dans le temple lors de sa consécration par Salomon (1 Rois 8.10-11 ).
C’est de nouveau par ordre d’une voix sortant du sanctuaire (16.1) que les anges passent à l’action.
2. Les sept coupes (Apocalypse 16)
Les sept coupes sont présentées en rapide succession, sans interlude.
a. La première coupe, un ulcère malin et douloureux atteint les hommes qui ont la marque de la bête (Apocalypse 16.2 ). Le langage rappelle une des plaies d’Égypte, la 6e (la poussière produisant des ulcères et des éruptions de pustules – Exode 9. 8-12).
b. La deuxième coupe, versée dans la mer, elle la transforme en sang et tue tous les êtres vivants se trouvant dans la mer. Deux éléments à noter : une sévérité plus grande que celle attachée à la deuxième trompette (où c’était le tiers de la mer qui était touché, Apocalypse 8. 8-9 ), de même qu’un nouvel écho à l’une des plaies d’Égypte, la première (Exode 7. 20-25).
c. La troisième coupe, tout comme la troisième trompette, touche les fleuves et les sources d’eau (Apocalypse 16. 4-7 ). Les eaux ne sont pas empoisonnées par une étoile tombant du ciel (cf. Apocalypse 8. 10-11 ), mais elles sont changées en sang. Cette plaie est présentée comme un juste jugement en réponse envers ceux qui ont versé le sang des prophètes. Ce jugement de Dieu provoque une réponse céleste affirmant fondamentalement la justice et la vérité des jugements de Dieu.
d. La quatrième coupe touche le soleil, tout comme la quatrième trompette (Apocalypse 8. 12 ). Mais cette fois-ci, le soleil n’est pas obscurci du tiers de sa force, au contraire, il lui est donné de brûler les êtres humains. Présentée en contraste à la réponse céleste suite à la troisième coupe, la réponse à cette quatrième coupe vient des êtres humains qui blasphèment le nom de Dieu (reconnaissant que ces coupes viennent de lui) et ne se repentent pas. Loin de conduire les gens à la repentance, les jugements de Dieu ne font que mettre en lumière la véritable nature de ce qui se trouve dans les cœurs humains. N’eût été de la grâce de Dieu, aucun être humain ne rendrait gloire à Dieu. Ce qui est étonnant dans le plan de Dieu, ce ne sont pas les jugements de Dieu, mais le fait que Dieu ait fait grâce à ceux qu’Il a rachetés par le sang de l’Agneau.
e. La cinquième coupe touche le trône de la bête, dont le royaume est obscurci (Apocalypse 16.10-11 ). De nouveau, on discerne un parallèle avec la cinquième trompette qui a décrit une étoile tombée du ciel et qui a libéré une armée de démons semblables à une invasion de sauterelles (Apocalypse 9.1-11 ). Le résultat sur les êtres humains ressemble au résultat de la quatrième coupe : affligés de grandes douleurs, ils blasphèment le Dieu du ciel à cause de leurs ulcères (cf. Apocalypse 16.2 ) et ne se repentent pas de leurs œuvres.
f. La sixième coupe touche l’Euphrate (Apocalypse 16.12-16 ), image du grand fleuve au-delà duquel se trouvaient jadis les puissances militaires si menaçantes et invincibles. Mais cette fois-ci, ce sont ce que Jean appelle « les rois de l’Orient » (v. 12). Qui sont-ils ? Les spéculations, au contraire de ce fleuve, n’ont jamais tari et elles vont bon train encore aujourd’hui. Trois esprits impurs, « semblables à des grenouilles », esprits de démons opérant des signes, rassemblent les rois de toute la terre (et non seulement de l’Orient, signalant ainsi le sens métaphorique de ces rois de l’Orient) pour le « combat du grand jour de Dieu, le Tout-Puissant » (une manière de rappeler la futilité de cette bataille, dont l’issue est déjà réglée par le sang de l’Agneau).
L’interprétation historique voit dans ces trois esprits impurs une référence
- au paganisme,
- à la papauté et
- à l’Islam.
La bataille d’Harmaguédon est interprétée comme un véritable conflit militaire (dont l’ennemi est souvent associé aux Russes, aux Turcs, aux Perses modernes – les Iraniens, ou à d’autres encore).
Plus récemment, l’interprétation futuriste les rapproche des Chinois ou des Japonais, de l’Iran ou de l’Afghanistan ou encore du Pakistan ou de l’Inde. Bref, les rumeurs vont bon train.
Le lieu de ce rassemblement est appelé en hébreu Harmaguédon, c.-à-d., la « montagne de Méguiddo ». Doit-on comprendre cette expression au sens propre, désignant la vallée de Méguiddo en Israël ? Il n’existe pas de « montagne de Méguiddo en Israël, mais plutôt une « plaine de Méguiddo ». Tout comme la montagne de Sion (Apocalypse 14.1 ), et tout comme la place de la grande ville appelée dans un sens spirituel Sodome et Égypte (Apocalypse 11.8 ), le nom de ce lieu est fort probablement à interpréter de manière symbolique.
g. La septième coupe est versée dans l’air, contrairement aux six autres. Selon la description que Jean en fait, le jugement provoqué par cette coupe dépasse tous les précédents (« un tremblement de terre tel qu’il n’y en a pas eu de si grand depuis que les hommes sont sur la terre » – v. 18). Les villes des nations tombent, les îles s’enfuient, les montagnes ne sont pas trouvées. Cette plaie est « violente à l’extrême » (v. 21). Je crois qu’il s’agit de nouveau (comme pour le sixième sceau et la septième trompette) d’une présentation du jugement dernier. S’il ne s’agit pas du jugement dernier, il s’agit alors d’un jugement extrêmement intense.
Conclusion
Le péché humain a des conséquences. Il est un défi lancé à Dieu. Il est une prison dont on ne peut plus sortir par soi-même. Il est un aveuglement spirituel qui rend l’être humain incapable de plaire à Dieu, de Lui répondre adéquatement. Il est un esclavage dont on ne peut s’affranchir. Défi, prison, aveuglement, esclavage.
Le jugement de Dieu sur les êtres humains est sérieux. Il n’est pas le fait que Dieu abandonne simplement l’être humain à son sort en lui retirant sa grâce, il est l’acte de Dieu contre la rébellion humaine à Son égard, la manifestation de Sa justice, la démonstration que nos actes ont une portée éternelle, parce que dirigés à l’encontre d’un Dieu Tout-Puissant, Éternel, Immortel. Les jugements de Dieu et la justice de Dieu mettent en relief
- la sainteté de Dieu,
- la gravité de nos péchés,
- la grandeur du sacrifice de Jésus-Christ à la croix.
« Tes œuvres sont grandes et admirables, Seigneur Dieu Tout-Puissant ! Tes voies sont justes et véritables, Roi des nations ! Seigneur, qui ne te craindrait et ne glorifierait ton nom ? Car seul tu es saint. Et toutes les nations viendront et se prosterneront devant toi, parce que ta justice a été manifestée » (Apocalypse 15.3 b-4).
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