Matthieu #27 : Le cœur humain « Nos traditions identitaires sont-elles un contre-témoignage ?  »

Jésus montre entre le fossé, l’héritage culturel et une spiritualité
authentique.

Que faisons-nous du message du Fils de Dieu ?
Les chapitres 13 et 14 de l’évangile de Matthieu nous ont fait réfléchir
sur ce que nous faisions des enseignements de Jésus. Il n’est pas
n’importe qui, Il a démontré une nouvelle fois au chapitre 14 qu’Il est:
Dieu,
le Créateur,
le Fils de Dieu (Matthieu 14:33 , conclusion des disciples : « Tu es
vraiment le Fils de Dieu. »).
Peut-être y avons-nous réfléchi ces dernières semaines, ou pas…

Du temps de Jésus, personne d’indifférent
En tout cas, du temps de Jésus, ça ne laissait personne indifférent,
même ceux qui s’opposaient à Lui.

Enchaînement intéressant
D’ailleurs, l’enchaînement des textes nous amène au chapitre 15. Et
commence par « Alors », qui montre le lien entre les séquences des
chapitres 13-14 et du 15.

Que font les disciples de Jésus de la tradition des anciens ?
Si Jésus est la référence de Ses disciples, si les enseignements de
Jésus sont la référence pour Ses disciples, comment se fait-il qu’ils ne
respectent pas la tradition des anciens ?

Ces questions nous concernent-elles, 20 siècles plus tard ?
On pourrait se dire que ces réflexions, ces questions appartiennent auxspécificités de l’époque de Jésus avec les particularismes dus à leurs habitudes de vie, leur culture mélangée à leur foi.
Effectivement !
Mais c’est intéressant de voir les principes reprochés et comment Jésusy répond.

Nous avons, nous aussi, plein de traditions
Parce que nous aussi, en Suisse, nous avons des traditions anciennes
inspirées de près ou de loin, ou pas du tout, à notre foi, notre héritage du christianisme, notre identité locale, cantonale et fédérale, auxquelles nous sommes attachés et ne pas les respecter pose problème…

Par exemple :
Nous aimons que ce soit « juste ».

Nous sommes attachés à la ponctualité.
L’implication dans le travail est primordiale.
Notre identité est hyper-importante : « Il n’y en a pas d’autres comme
nous ».
Il faut que ce soit recta.
Respect de l’ordre.
Notre neutralité.
Rechercher le chemin du consensus.
Etc.

Compatible avec notre foi en Christ ?

Tous ces aspects nous définissent et nous pourrions aisément leur
trouver des liens avec la foi.
Mais est-ce que la manière dont nous y sommes attachés, la manière
dont nous les défendons, la manière dont nous sommes scrupuleux
pour les appliquer sont toujours compatibles avec notre vie de foi ?

Au détriment de la foi ?
Se pourrait-il que notre attachement à certaines de ces traditions
empiète sur notre foi ?
N’est-on pas prêts à les défendre becs et ongles, quitte à détruire, sans que nous nous en rendions compte, le témoignage de la vie de Jésus en nous ?
Le texte d’aujourd’hui parle de ces enjeux.
Matthieu 15.1-20
1 Alors
des pharisiens et des spécialistes de la loi vinrent de Jérusalem trouver
Jésus et dirent :
2 « Pourquoi tes disciples transgressent-ils la tradition des anciens ?
En effet,
ils ne se lavent pas les mains quand ils prennent leur repas. »
3 Il leur répondit :
« Et vous, pourquoi transgressez-vous le commandement de Dieu au
profit de votre tradition ?
4 En effet, Dieu a dit :
Honore ton père et ta mère et :
Celui qui maudira son père ou sa mère sera puni de mort.
5 Mais d’après vous, celui qui dira à son père ou à sa mère :

‘Ce dont j’aurais pu t’assister est une offrande à Dieu’
6 n’est pas tenu d’honorer son père [ou sa mère].
Vous annulez ainsi la parole de Dieu au profit de votre tradition.
7 Hypocrites,
Esaïe
a bien prophétisé sur vous, quand il a dit :
8 Ce peuple [prétend s’approcher de moi et] m’honore des lèvres, mais son cœur est éloigné de moi.
9 C’est faussement qu’ils m’honorent en donnant des enseignements
qui sont des commandements humains. »
10 Jésus appela la foule à lui et dit :
« Ecoutez-moi et comprenez bien :
11 ce n’est pas ce qui entre dans la bouche qui rend l’homme impur,
mais ce qui sort de la bouche.
Voilà ce qui rend l’homme impur. »
12 Alors ses disciples s’approchèrent et lui dirent :
« Sais-tu que les pharisiens ont été scandalisés d’entendre ces
paroles ? »
13 Il répondit :
« Toute plante que n’a pas plantée mon Père céleste sera déracinée.
14 Laissez-les :
ce sont des aveugles qui conduisent des aveugles ;
si un aveugle conduit un aveugle,
ils tomberont tous les deux dans un fossé. »
15 Pierre prit la parole et lui dit :
« Explique-nous cette parabole. »
16 Jésus dit :
« Vous aussi, vous êtes encore sans intelligence ?
17 Ne comprenez-vous pas encore que tout ce qui entre dans la bouche
va dans le ventre,
puis est évacué dans les toilettes ?
18 Mais ce qui sort de la bouche vient du cœur,
et c’est ce qui rend l’homme impur.

19 En effet,
c’est du cœur que viennent
les mauvaises pensées,
les meurtres,
les adultères,
l’immoralité sexuelle,
les vols,
les faux témoignages,
les calomnies.
20 Voilà ce qui rend l’homme impur ;
mais manger sans s’être lavé les mains,
cela ne rend pas l’homme impur. »

Lecture avec explication au fur et à mesure :
Matthieu 15.1-20
1 Alors
des pharisiens et des spécialistes de la loi vinrent de Jérusalem trouver
Jésus et dirent :

Le gouvernement religieux juif de l’époque
C’est vraiment une délégation d’importance. D’ailleurs, les
disciples sont un peu estomaqués (verset 12) de la réponse
tranchée de Jésus les concernant. Dans le sens : « Tu sais
à qui tu parles. ».

2 « Pourquoi tes disciples transgressent-ils la tradition des anciens ?

Des déclinaisons successives de la loi
Ils ne parlent pas de la loi qu’a donnée l’Éternel, mais de la
tradition des anciens qui étaient des déclinaisons
successives, plus ou moins lointaines, de la loi que l’Éternel
avait donnée. Au final, on accordait plus d’importance à
l’observation de ces traditions que de la loi elle-même.
En effet, ils ne se lavent pas les mains quand ils prennent leur repas. »
Geste de la vie courante hyper-ancré. Ça n’avait pas une
signification d’hygiène, mais de pureté spirituelle.

3 Il leur répondit :
« Et vous, pourquoi transgressez-vous le commandement de Dieu au
profit de votre tradition ?

Jésus est étranger à ces traditions tout comme Dieu
De nouveau, c’est la tradition dont il est question. Jésus dit
bien : « votre » tradition. Lui, le Fils de Dieu, montre bien ici
que « votre » tradition n’a rien à voir avec la loi de Dieu.

En fait, ces traditions, ces habitudes de vie, annulaient
finalement la loi de l’Éternel.
Il y a un remplacement, pas un oubli.

4 En effet, Dieu a dit :
Honore ton père et ta mère et :
Celui qui maudira son père ou sa mère sera puni de mort.
5 Mais d’après vous, celui qui dira à son père ou à sa mère :
‘Ce dont j’aurais pu t’assister est une offrande à Dieu’
6 n’est pas tenu d’honorer son père [ou sa mère].

Importance
Le remplacement est sur une loi qui était sanctionnée par la
mort, bien différente par rapport au lavage de mains.
Pirouette pour la reconnaissance publique
En lisant cela, je me suis dit que c’était un peu comme de la
« défiscalisation » :
Comme si nous, au lieu d’aider les parents, nous donnions
à une œuvre caritative qui nous défiscalise. Extérieurement,
notre don semble beau, généreux. Mais en fait, on délaisse
ceux dont on a la charge ?
Mais là, c’était certainement pour se faire bien voir au
temple, comme généreux donateur, tout cela au dépend
des proches. Et les religieux n’allaient pas reprendre ceux
qui leur versaient de l’argent…

Vous annulez ainsi la parole de Dieu au profit de votre tradition.

Rien de pire
Ce remplacement qui fait croire que c’est bien, que c’est de
Dieu, pour Lui, mais en fait, c’est l’inverse…

7 « Hypocrites, »
Sketch
« Comédiens », vous jouez un rôle derrière un masque
d’adoration de façade, alors que dans le fond de vous-
mêmes, vous êtes de vrais bombes nucléaires.
Malheureusement, rien de nouveau…

Esaïe,

Un vrai prophète, pas une vague assiette d’« anciens »
Là, il ne s’agit plus de « la tradition des anciens », terme
vague (qui sont ces « anciens » : mélange des
personnages de l’AT et des rabbins et autres enseignants
qui ont rajouté leurs grains de sel ?), mais inattaquable
parce qu’on n’oserait pas la remettre en question.

Ici, Jésus ne va pas être vague, mais clair. Il cite un
prophète identifié qui, d’ailleurs, est mort pour avoir
dénoncé l’hypocrisie et l’idolâtrie religieuse.
Selon la tradition rapportée par des textes anciens et des
sources juives comme la Guemara, le prophète Ésaïe
serait mort martyr, scié en deux sur l’ordre du roi
Manassé. Ce récit est notamment détaillé dans l’ouvrage
apocryphe chrétien « l’Ascension d’Isaïe », datant du IIe
siècle, qui raconte qu’Ésaïe, accusé d’hérésie et
persécuté sous le règne de Manassé (fils d’Ézéchias), fut
torturé et exécuté de cette manière. a bien prophétisé sur vous, quand il a dit :
8 Ce peuple [prétend s’approcher de moi et] m’honore des lèvres, mais son cœur est éloigné de moi.

Qu’est-ce qui m’anime ?
Le sujet numéro 1, c’est ce qui anime les attitudes. Qu’est-
ce qu’il y a au fond de l’homme, de moi, pour que je me
retrouve à approuver, défendre, appliquer ou que je
concocte ces traditions ?

9 C’est faussement qu’ils m’honorent en donnant des enseignements
qui sont des commandements humains. »
Absolument pas de Dieu
Absolument pas de Dieu, mais purement humain, et on les
justifie avec des éléments spirituels.
Qu’est-il arrivé au peuple de Juda ?
Qu’est-ce qui est arrivé au peuple de Juda après les
avertissements d’Ésaïe ? Entêtement, puis plus tard,
déportation.

10 Jésus appela la foule à lui et dit :
« Ecoutez-moi et comprenez bien :
11 ce n’est pas ce qui entre dans la bouche qui rend l’homme impur,
mais ce qui sort de la bouche.
Voilà ce qui rend l’homme impur. »

Rituellement
Par impur, il faut comprendre impur rituellement, qui rend
recevable vis-à-vis de Dieu.

12 Alors ses disciples s’approchèrent et lui dirent :
« Sais-tu que les pharisiens ont été scandalisés d’entendre ces
paroles ? »
13 Il répondit :
« Toute plante que n’a pas plantée mon Père céleste sera déracinée.

Le système religieux

« Toute plante » = Tout ce système religieux (personnes et
règles qui ont été mises en place par les hommes au fil du
temps).
Suite de la parabole de la mauvaise herbe
Ça nous rappelle une autre parabole que nous avons lue
quelques lignes auparavant…
Matthieu 13.24-30 & 36-43,
La mauvaise herbe plantée par un ennemi dans le bon
jardin.
Matthieu 13.39-42
39 « l’ennemi qui l’a semée, c’est le diable ; la moisson,
c’est la fin du monde ; les moissonneurs, ce sont les
anges. »
40 « Tout comme on arrache la mauvaise herbe et la jette
au feu, on fera de même à la fin du monde : »
41 « le Fils de l’homme enverra Ses anges ; ils
arracheront de Son royaume tous les pièges et ceux qui
commettent le mal, »
42 « et ils les jetteront dans la fournaise de feu où il y
aura des pleurs et des grincements de dents. »

14 Laissez-les :
ce sont des aveugles qui conduisent des aveugles ;
si un aveugle conduit un aveugle,
ils tomberont tous les deux dans un fossé. »

Un aveugle conduit par un voyant, ça marche
On a bien compris l’idée, mais ça m’a fait penser à un de
mes amis qui est aveugle et avec qui on a fait mille choses :
volley, pétanque, marche en montagne, vélo tout seul, foot.
Il suffisait juste, nous les voyants, de lui donner les
instructions. Par contre, quand il était avec un autre copain
aveugle, ça marchait beaucoup moins bien…

15 Pierre prit la parole et lui dit :
« Explique-nous cette parabole. »
16 Jésus dit :
« Vous aussi, vous êtes encore sans intelligence ?
17 Ne comprenez-vous pas encore que tout ce qui entre dans la bouche
va dans le ventre,
puis est évacué dans les toilettes ?
18 Mais ce qui sort de la bouche vient du cœur,
et c’est ce qui rend l’homme impur.

Qui est satisfait en respectant la tradition ?

Jésus souligne l’intention profonde qu’il y a derrière ces
traditions qui laissent supposer qu’en les observant, nous
allons être quelqu’un de bien, mais c’est à leurs yeux, à nos
yeux, à ceux qui les/nous entourent. Leur/Notre orgueil sera
bien nourri, mais Dieu n’est pas concerné.

19 En effet,
c’est du cœur que viennent
les mauvaises pensées,
les meurtres,
les adultères,
l’immoralité sexuelle,
les vols,
les faux témoignages,
les calomnies.

Des aspects emblématiques et d’autres où nous
sommes plus conciliants
Intéressant, les meurtres, les adultères, l’immoralité
sexuelle, les vols sont sur le même plan que les faux
témoignages, les calomnies, les mauvaises pensées. Il
n’est pas certain que nous les aurions mis dans le même
sac.

20 Voilà ce qui rend l’homme impur ;
mais manger sans s’être lavé les mains,
cela ne rend pas l’homme impur. »

Rituellement, c’est-à-dire impur vis-à-vis de Dieu. Si tu ne
t’es pas lavé les mains, au pire, tu as une bonne gastro et
c’est évacué plus vite dans les toilettes.

LA BASE AVEC LE TEXTE BIBLIQUE

1) Qu’est-ce que j’apprends de Jésus ?

Fiabilité ?

Au travers de ce texte, nous voyons une nouvelle fois que Dieu est vrai. Il cherche réellement ce qui est bien, à la racine. Dieu ne se fait pas avoir par les simagrées humaines.

Dieu donne les moyens pour que nous ayons le bon état d’esprit
par rapport à ces ordonnances.

Ce qui est beau.
Dans le cœur. Il a tout mis en place pour que l’esprit des lois qu’Il a
données soit gravé à jamais dans le cœur de ceux qui veulent Le suivre,
par Jésus, qui, en L’acceptant, c’est-à-dire qu’en acceptant Sa
rédemption, nos vies sont épaulées par le Saint-Esprit.

Jésus refuse le jeu d’acteurs de la religion
Jésus n’est pas un acteur. Il ne rentre pas dans le jeu de rôle de la
religion. C’est pour cela que Jésus n’est jamais le complice d’un
système religieux. En disant cela, nous pourrions penser à différentes
religions. Mais regardons la nôtre, celle qu’on se fabrique
personnellement, celle de notre famille évangélique, celle de notre
assemblée.
Ça me pousse à l’adoration, à la louange.

2) Qu’est-ce que j’apprends de nous, les hommes ?

Nous avons des traditions de même ampleur
Bigre, ce texte fait énormément réfléchir sur les traditions anciennes
auxquelles nous accordons beaucoup d’importance. Elles ont une vraie valeur identitaire. Elles sont des piliers de notre société, tout comme l’étaient les traditions relevées par les pharisiens et les spécialistes de la loi.
Jusqu’à quel point y sommes-nous attachés ?
Et notre attachement, voire notre observation mécanique,
intransigeante, supplante-t-elle, voire double-t-elle notre vie qui doit
exprimer Christ ?
On se trompe sur le fond
Le pire, c’est que nous sommes convaincus d’être dans le vrai, alors
que nous sommes très certainement un contre-témoignage.
Se pourrait-il que ces traditions identitaires supplantent notre vie de foi ? C’est chaud, mais essayons de regarder quelques traditions qui sont hyper-importantes.

Ce qui est juste

Nous aimons que ce soit « juste ».

N’être le débiteur de personne.
Il ne faut pas devoir le moindre centime. J’ai payé ce que je devais. Je
ne suis débiteur de personne. D’ailleurs, si on m’invite, j’invite vite en
retour. Qu’il ne soit pas dit que je profite ; d’une manière générale, cela se comprend, c’est mieux que d’avoir des ardoises partout…

Cela ne crée-t-il pas une séparation ?
Mais se pourrait-il que cela nous pousse à être étanches avec mon
prochain, mon frère ou ma sœur dans la foi ? « Chez moi, c’est bien.
C’est juste. L’autre, ça le regarde. » « Moi, au moins… »
Au final, les relations humaines sont des transactions parfaitement
aseptisées et cloisonnées, mais comptablement parfaites.
Est-ce que c’est le cœur de ce que Dieu montre ?

Les prophètes se sont identifiés aux idolâtres
Les prophètes de l’Ancien Testament, qui n’étaient absolument pas
dans l’idolâtrie, disaient plutôt : « Nous avons péché… ».
Daniel 9.5
Esdras 9.6-7
Néhémie 1.6-7
Ésaïe 64.5-6
Ils se sont identifiés avec ceux qui ne faisaient plus cas de l’Éternel.
Le Fils de Dieu est allé au-delà de ce que tout ce qu’Il était et faisait
était juste
La vie du Fils de Dieu était plus que juste ; elle était parfaite. Pourtant, Il a pris toutes les ardoises de l’humanité ; et la plupart n’ont même pas dit « merci ».
En allant plus loin que Son cadre juste, Jésus a fait de belles
choses avec.
D’où venaient les 5 pains et les 2 poissons qui ont été multipliés en
milliers dans le chapitre 14 de Matthieu ?
Celui qui les a donnés avait tout bien pensé : c’était juste pour lui ! Les autres n’avaient qu’à y penser ; et ça leur aurait servi de leçon pour la prochaine fois de n’avoir rien pris ! Et il aurait pu manger cela dans son coin. Rien à dire, c’est comptablement irréprochable. En plus, il ne pouvait pas partager avec tout ce monde.
Mais aller au-delà a été une autre leçon qui a montré la divinité de
Jésus.

Être juste à l’excès n’est pas Dieu

Ecclésiaste 7. 16
16 Ne sois pas juste à l’excès et ne te montre pas trop sage :
pourquoi te détruirais-tu ?

Effet d’isolement
En effet, un exemple de l’hyper-vigilance dans ce domaine, c’est que ça coupe des relations où l’on dépend les uns des autres, où naissent ainsi les amitiés.

Mécanisme évident avec Dieu
Nous sommes hyper débiteurs face à Dieu pour ce qu’Il fait et a fait par Jésus.
Qu’est-ce que ça suscite ?
De la reconnaissance, de l’amour, on a envie de Le connaître…

Tue la vie de foi
Un autre domaine terrible pour la vie de foi au travers du respect de
cette tradition. C’est qu’en cherchant toujours à n’être dépendant de
personne, ça tue la vie de foi et je me cantonne uniquement à un
administrateur des biens que je crois maîtriser. Je n’irai jamais au-delà
de ce que je peux être sûr d’assurer pour ne pas être débiteur, pour que ce soit juste.

Si le fondateur de notre association avait fonctionné ainsi, il
n’y aurait jamais eu d’IBG et de Berghaus. Et s’il présentait
maintenant ces projets à notre génération, il est certain
qu’ils seraient abandonnés tout de suite…

La ponctualité

Nous sommes hyper-attachés à la ponctualité.

Au pays des montres
Non seulement nous avons les montres, mais nous savons nous en
servir. À moins que ce ne soient elles qui savent se servir de nous !

Critère d’évaluation
À un tel point que je vais évaluer tout de suite quelqu’un par rapport à ce critère, quitte à me faire avoir.

Est-il vraiment fiable ?

Dans mes échelles d’évaluation rapide, un escroc à l’heure risque de
passer crème, alors qu’un frère en retard d’un quart d’heure…
D’ailleurs, est-il un frère ? Parce qu’il est en retard.

Qu’en dit Dieu ?
Mais au-delà de cela, que dit la Bible de la ponctualité ? Est-ce que la
ponctualité est un écho fondamental de ma vie avec Jésus ou est-ce
une tradition ? Quel équilibre faut-il pour qu’il n’empiète pas sur mon
témoignage ?

L’implication dans le travail est primordiale

L’implication dans le travail est primordiale.

Le travail, aspect important dans la Bible.
Le sujet qui revient dans la Bible en opposition à la paresse, l’oisiveté et les conséquences qui en découlent. Et nous sommes invités à travailler sérieusement. Le travail était déjà en Éden et sera aussi auprès de Dieu pour l’éternité (mais sans la pénibilité).

Est-ce devenu une idole ?
Mais le travail n’est pas Dieu, une idole que je dois servir. D’où me vient mon épanouissement profond ? Ma plus grande satisfaction est en Jésus, quelles que soient les circonstances. Si le travail est mon idole, je risque de tomber de haut quand je ne pourrai plus le faire ou si j’en suis exclu.

Ceux qui m’environnent
Le travail n’est pas tout seul, je le fais avec mes prochains, ma famille,
mon environnement et ceux qui sont mes collègues.
La cellule familiale
Le respect prioritaire de cette valeur « travail » l’a été au dépend de
combien de couples et de vies de familles.
Mes collègues
Je connais un pasteur qui a demandé à une personne de son
assemblée de baisser le rythme au travail. Il était tellement à fond,
pensant bien faire, pensant rendre un super témoignage en faisant
toujours plus. Il avait des cadences exceptionnelles, mais elles étaient devenues l’étalon de base du patron. Impossible à suivre pour tous les autres employés de l’entreprise qui n’avaient pas la force et l’endurance de faire la même chose.

Servir Dieu ou la valeur travail ?
Vraiment servir Dieu dans son travail, plutôt que de servir le travail, la
valeur travail. Servir Dieu était de se mettre au diapason de son
prochain et non une démonstration impressionnante d’une implication totale dans le travail.

Notre identité

Notre identité est hyper-importante : « il n’y en a pas d’autres comme
nous ! ».
Est-ce que le trait identitaire était une caractéristique de Jésus ? Une
valeur importante qu’Il a défendue ? A-t-Il été le défenseur, le promoteurde Sa commune, canton, pays ? Si tel avait été le cas, Il n’aurait jamais parlé à la Samaritaine, la « bâtarde », et fait la moindre chose pour le serviteur du centurion romain, l’envahisseur…

Le consensus

Nous sommes très fiers de nos habitudes, notre tradition de dialogues, de chercher à trouver le chemin du consensus. Oui, quand c’est pour être des instruments de la vraie paix, c’est génial. Dans l’idée d’être constructifs, bibliquement parlant.

Jésus tranchait
Mais ce n’est pas une tradition invariable à mettre en œuvre en toutes circonstances. Dans le texte d’aujourd’hui, Jésus n’a pas cherché un chemin qui aurait fait consensus avec les pharisiens et les spécialistes de la loi. Parce que le fond était diabolique. Comme quoi une tradition aussi louable semble-t-elle n’est pas une règle biblique à défendre coûte que coûte, à mettre en œuvre à toutes les sauces.

C’est un choc
Réfléchir sur nos habitudes, nos traditions identitaires et nos traditions d’églises remue. C’était choquant pour les pharisiens et les spécialistes de la loi. Ça l’est peut-être pour nous aussi !

Ces traditions nous ont façonnés

Parce que nous remettons en cause des fondements que l’on croit
justes et qui ont modelé notre manière de faire, depuis toujours.

Les remplacer par la vérité
Mais si Jésus les dénonce, ce n’est pas pour le plaisir de la
déconstruction, mais pour revenir à une vraie base, remplacer le
mensonge par quelque chose de vrai, saint, porteur.
Très souvent, Jésus face à la dictature des traditions ou l’application des lois revenait au sens même de ce qui les avait inspirés.
Matthieu 22.37-40
Matthieu 5.17-20
Matthieu 12.1-8 (voir aussi Marc 2.23-28 , Luc 6.1-5 )
Marc 2.27
Matthieu 23.23
Le Sermon sur la montagne (Matthieu 5-7)

3) Qu’est-ce que ça implique que je vais faire cette semaine ?

Une tradition
Je vais réfléchir à une tradition identitaire ou d’église. Est-elle vraiment de Dieu ? Ou est-elle teintée de christianisme, de puritanisme ? Pourquoi y suis-je si attaché ? Qu’est-ce que ça procure en moi d’y être si dévoué ?

4) Qu’est-ce que je transmets ?

Rejet total
Bien souvent, le rejet de Jésus est plutôt un rejet de la religion, du
système religieux (à raison), incohérent, hypocrite. Les personnes ont
mis dans le même sac tout ce qui est du christianisme.

Jésus est vrai
Mais Jésus n’est pas un faux jeton. Il s’intéresse à ce qu’il y a au plus
profond de nous.

La religion n’a pas d’effet bénissant pour Jésus
Il n’est en rien impressionné par l’activité religieuse quelle qu’elle soit.
Jésus n’a rien à voir avec les traditions religieuses. C’est d’ailleurs ce
milieu qui a tout fait pour qu’Il soit crucifié. Se confier en Lui, c’est se confier en quelqu’un de vrai. Et Il jouera franc jeu avec toi…