Les Réveils Dans la Bible : à Jérusalem avec Esdras
prédication Esdras 3 : H. E. Alexander, 1954_09_11, église AB Lausanne
titre : Les Réveils Dans la Bible : à Jérusalem avec Esdras
Résumé : Les Réveils Dans la Bible : à Jérusalem avec Esdras Le Réveil à Jérusalem avec Esdras Le réveil à Jérusalem sous Esdras présente deux caractéristiques rapportées deux fois dans l’Ecriture (cf. 2 Chroniques 36:22-23 et Esdras 1:1-4 ). 1. Cyrus roi de Perse reçut une direction de la part du Dieu des cieux. Esaïe, nommant pas […]
Le Réveil à Jérusalem avec Esdras
Le réveil à Jérusalem sous Esdras présente deux caractéristiques rapportées deux fois dans l’Ecriture (cf. 2 Chroniques 36:22-23 et Esdras 1:1-4 ).
1. Cyrus roi de Perse reçut une direction de la part du Dieu des cieux.
Esaïe, nommant pas avance ce monarque dans sa prophétie, l’appelle de la part de l’Eternel : mon berger, mon oint (cf. 44: 28 et 45:1).
Ainsi Dieu se sert d’un roi païen pour exécuter sa volonté quand son peuple n’est plus capable de la comprendre : « Les derniers seront les premiers, et les premiers seront les derniers » (Matthieu 20:16 ).
Comme Dieu a réveillé l’esprit de Cyrus autrefois, il veut faire de même aujourd’hui pour que nous écoutions l’appel qu’il nous adresse : aller au devant du monde et de sa grande détresse pour lui apporter la Parole de vie.
Le désespoir et la destruction règnent en maints endroits et du sein des ruines s’élève un cri : « La moisson est passée, l’été est fini, et nous ne sommes pas sauvés » (Jérémie 8: 20 ). Au milieu de l’esprit dissolvant de ce siècle les hommes cherchent ce qui est immuable.
Les événements présents sont de telle nature que tout le peuple de Dieu devrait comprendre qu’il faut agir pendant qu’on le peut. Dans le monde se livre une lutte spirituelle gigantesque entre les puissances des cieux et celles de l’enfer. La Parole divine nous avertit des desseins de Satan : l’écrasement des nations et leur séduction. Les bouleversements actuels tendent vers un double apogée : la chute et le jugement de Satan, la victoire et le règne de Christ ici-bas. Réveillons-nous donc aux réalités présentes ! Sachons prier afin que Dieu accorde encore un temps de liberté pour la diffusion de sa Parole et le salut d’une multitude de personnes. Dieu veut exaucer les prières s’élevant du coeur de ses enfants. Seul un réveil spirituel profond parmi le peuple de Dieu peut apporter un remède au monde en détresse. Les circonstances de notre temps le crient sur les toits. Entendrons-nous ? Agirons-nous ?
2. Cyrus entreprit un travail de construction.
Quand le monde antédiluvien se précipitait vers la ruine, Dieu donna l’ordre à Noé de construire l’arche. Ce travail s’accomplit malgré l’incompréhension de tous (cf. Hébreux 11 : 7 ).
Moïse reçut l’ordre de construire le Tabernacle « dans ce grand et affreux désert », selon Deutéronome 8:15 . Si Salomon construisit le Temple en un temps de paix, Esdras et Néhémie le rebâtirent sous les menaces, les railleries et les intrigues. Ainsi le plan divin de rédemption s’accomplit malgré la déchéance et l’opposition des hommes.
Aucun chrétien au cœur ouvert et à la conscience éveillée ne peut demeurer passif en face des millions d’hommes et de femmes qui ignorent le Sauveur et son Evangile; il doit se lever et travailler à la construction de l’édifice spirituel formé par les rachetés.
Lecteurs, il veut vous employer. A Jérusalem, les murs étaient détruits et les portes de la ville consumées par le feu. Levez-vous pour relever les murailles du témoignage; que le monde puisse de nouveau voir les portes de la vérité, y entrer pour trouver le salut ! Que de brèches dans une muraille, qui font croire que les âmes peuvent entrer par une autre porte (cf. Jean 10:1 ) que Jésus-Christ !
Donnons aux hommes la Parole de Dieu par laquelle ils pourront s’approcher de lui. Au milieu de la destruction, avançons dans l’oeuvre de construction. L’ordre et les moyens nous sont donnés : « Qui d’entre vous est de son peuple ? Que son Dieu soit avec lui, et qu’il monte à Jérusalem en Juda et bâtisse la maison de l’Eternel, le Dieu d’Israël ! » (Esdras 1:3 ). Et maintenant, voyons de près ceux qui répondirent à cet appel.
Qui sont-ils ?
« Les chefs de famille de Juda et de Benjamin, les sacrificateurs et les Lévites, tous ceux dont Dieu réveilla l’esprit, se levèrent pour aller bâtir la maison de l’Eternel à Jérusalem » (Esdras 1:5 ). Au premier verset de ce même chapitre nous avons lu que l’Eternel réveilla l’esprit de Cyrus, et maintenant ceux dont Dieu a ranimé l’esprit obéissent à la proclamation. Souvent le monde est prêt pour le réveil, mais l’Eglise ne l’est pas à cause de la faiblesse de son témoignage. Sommes-nous disposés au réveil de notre esprit par Dieu ? La réponse à cette question peut avoir des consé- quences importantes. Il s’agit d’une opération que seul le Saint-Esprit peut accomplir, d’un travail profond et individuel qui affecte le coeur et la conscience. Ce réveil ramène à une juste notion de Dieu et de soi-même; ce réveil nous libère des routines mortelles, des ornières stagnantes. Notre façon de vivre, de travailler et de parler doit être revue sous la clarté de l’Esprit saint afin qu’il opère les transformations nécessaires.
« Je connais tes oeuvres. Je sais que tu passes pour être vivant, et tu es mort » (Apocalypse 3:1 ). Dieu nous rend lucides sur notre état spirituel : l’absence de conversions pendant une longue période nous inquiétera ; nous serons perturbés et nous n’excuserons plus la médiocrité de notre témoignage, le bas niveau de nos Eglises.
Lorsque Dieu réveille notre esprit, il en résulte une souffrance qui nous amène devant lui et nous pousse à prier jusqu’à ce qu’il intervienne auprès de ceux qui nous entourent et qui nous sont confiés. Les chrétiens qui acceptent que Dieu les secoue de cette façon reconnaissent dans cette grâce le prix du réveil. Le texte nous dit que ceux dont Dieu réveilla l’esprit appartenaient aux trois tribus de Juda, Benjamin et Lévi. Deux passages prophétiques nous les décrivent : la prophétie de Jacob (cf. Genèse 49 ), et la bénédiction de Moïse (cf. Deutéronome 33 ). Jacob prédit que le sceptre ne s’éloignera pas de la main de Juda jusqu’à ce que celui qui doit régner vienne en combattant victorieux (cf. Genèse 49:10 ). La bénédiction de Moïse prévoit de plus que Juda trouvera toujours l’oreille de l’Eternel ouverte pour écouter et secourir (cf. Deutéronome 33 : 7 ).
Quant à Benjamin, il est prédit qu’il sera un guerrier habile malgré sa petitesse. Cela lui vaudra une bénédiction spéciale (cf. Deutéronome 33 :12 ).
Jacob décrit Lévi comme étant cruel et méchant par nature; mais la bénédiction de Moïse révèle ce qu’en a fait la grâce de Dieu : Lévi est séparé des hommes, consacré à Dieu qui lui confie le sacerdoce (cf. Deutéronome 33 : 8-11 ). Les paroles écrites au sujet de ces trois patriarches caractérisent également celui qui se laisse toucher par Dieu : il possède la vision spirituelle d’un avenir glorieux, il vit à la source de l’abondance du Seigneur et dans le combat, si faible soit-il, il est secouru par Dieu qui le protège des ennemis. Ceux qui entreprirent la reconstruction du Temple de Jérusalem l’ont éprouvé (cf. Néhémie 4).
« Alors le peuple s’assembla comme un seul homme à Jérusalem » (Esdras 3:1 ). Voilà le résultat d’une oeuvre profonde de Dieu, une manifestation profonde du réveil ! Notons ici que le Saint-Esprit accomplit ce que les hommes ne peuvent pas produire malgré tous leurs désirs et leurs efforts.
La première phase du réveil est marquée par l’unité spirituelle. Ce rapprochement des coeurs est si différent de la cordialité superficielle dont on se contente souvent sans avoir de vraie communion ! Cordialité toute extérieure, alors que subsistent les arrière- pensées, et que le passé reste pavé du souvenir d’actes et de paroles qui démentent toute véritable unité. On sauve les apparences, on invente des rapprochements artificiels, telle n’est pas l’oeuvre du Saint-Esprit.
La deuxième phase du réveil commence lorsque les hommes se réconcilient en toute vérité. Les croyants s’ouvrent les uns aux autres : on se voit sous un jour nouveau, on cesse de s’imaginer des choses fausses ou de prendre au sérieux des rapports inexacts. On commence à penser juste l’opposé et on découvre que les hommes et le diable ont fait leur oeuvre de division en répandant des faux bruits qui séparaient ce que Dieu voulait unir. Rien n’attriste davantage le Saint- Esprit que les réticences qui persistent dans nos relations mutuelles. Toutefois le puissant flot du Calvaire qui coule dans les coeurs purifie et délivre enfin de ce poison meurtrier.
La troisième phase du réveil pousse les consciences troublées à confesser au frère ou à la soeur le mal dit à son sujet (cf. Matthieu 5: 23-24 ). On ira même plus loin, les torts commis seront réparés, les liens personnels rétablis, sinon tous les discours sur ce sujet ne sont que des paroles creuses et nos prières une forme de piété ajoutée à une autre.
Que font-ils ?
« Ils rétablirent l’autel sur ses fondements… et ils y offrirent des holocaustes à l’Eternel, les holocaustes du matin et du soir » (Esdras 3 : 3 ). C’est par là qu’il faut commencer. Avons-nous rétabli l’autel sur ses fondements dans nos vies ?
Nous avons écouté des prédications sur la croix, nous avons parlé de la croix, nous avons chanté des cantiques sur la croix, mais ceci ne signifie pas nécessairement qu’elle soit efficace au centre de notre être. La croix… deux poutres qui se croisent, l’une horizontale, l’autre verticale, et au milieu se trouve Celui qui donne sa vie pour nous. Le Saint-Esprit veut conquérir notre coeur pour y dresser la croix libératrice du pouvoir de la chair. Celle-ci – capable de se soustraire à tout et de tromper chacun – ne peut plus y échapper. A la croix, la volonté divine croise la volonté humaine rebelle, et les pensées divines s’opposent aux pensées humaines orgueilleuses. A la croix, Jésus-Christ nous identifie à lui et sa victoire devient la nôtre. Rétablissons l’autel sur son fondement : Dieu attend pour faire grâce et délivrer.
« Tous leurs voisins leur donnèrent des objets d’argent, de l’or, des effets, du bétail, et des choses précieuses, outre toutes les offrandes volontaires » (Esdras 1 : 6 ). Ceux qui quittaient Jérusalem pour Babylone s’offraient volontairement, et ceux qui restaient aidaient ceux qui partaient par leurs dons et leur libéralité. Voilà, dans toute sa simplicité et toute son efficacité, le plan de Dieu pour l’Eglise en marche.
Le réveil n’a pas pour but de remplir en premier lieu les salles de réunion. Son objectif est d’envoyer au loin des messagers de la croix. S’il nous visite, il en découlera des vocations et des départs. C’est la marque déposée de tout vrai réveil. C’est aussi la raison pour laquelle plusieurs ne le désirent pas vraiment. Une dame m’a dit il y a quelque temps : « J’enverrais volontiers mon enfant au groupe de jeunes, mais j’ai peur que vous en fassiez un missionnaire ! » Quand le Saint-Esprit fait son oeuvre dans la vie des chrétiens, ceux-ci se donnent spontanément pour le monde perdu. Quel contraste avec l’égoïsme qui règne dans le monde religieux !
« Tous ceux qui étaient autour d’eux les encouragèrent… » (Esdras 1 : 6 , version Ostervald). On dirait parfois que les chrétiens se donnent pour tâche de se décourager mutuellement, d’interrompre le travail les uns des autres, de nuire à leurs activités réciproques, de s’y opposer ou de les boycotter…
Laissons-nous instruire par les diverses étapes du réveil à Jérusalem et sachons nous encourager les uns les autres. Nous serons conduits à changer nos méthodes, nos attitudes, à éviter la duplicité, l’antagonisme caché et la recherche d’intérêts personnels. L’Esprit de Dieu est un esprit de vie, de sainteté, de joie et de paix. Il fond les coeurs en un seul, il unit les esprits qui vibrent désormais en accord avec la volonté de Dieu.
La Parole divine décrit les résultats : « lls chantaient, célébrant et louant l’Eternel par ces paroles : Car il est bon, car sa miséricorde pour Israël dure à toujours ! Et tout le peuple poussait de grands cris de joie en célébrant l’Eternel, parce qu’on posait les fondements de la maison de l’Eternel. Mais plusieurs des sacrificateurs et des Lévites, et des chefs de famille âgés, qui avaient vu la première maison, pleuraient à grand bruit pendant qu’on posait sous leurs yeux les fondements de cette maison. Beaucoup d’autres faisaient éclater leur joie par des cris, en sorte qu’on ne pouvait distinguer le bruit des cris de joie du bruit des pleurs parmi le peuple, car le peuple poussait de grands cris dont le son s’entendait au loin » (Esdras 3:11-13 ).
On peut facilement se représenter cette scène. Un réveil ne peut se produire sans réjouissances, sans abondance de louanges et de prières. Les coeurs sont unis, les langues sont déliées pour chanter les louanges de Dieu et témoigner de sa puissance et de son amour. L’on côtoie certains dangers ? Oui, mais Celui qui crée ce mouvement de vie sait aussi le contrôler et les conducteurs reçoivent la douceur et la délicatesse qui vont de pair avec le discernement spirituel. S’ils se laissent avertir par la Parole, s’ils en sont nourris, elle sera leur sauvegarde car c’est le manque d’enseignement biblique qui occasionne certains abus et des déviations qui permettent aux esprits étrangers de faire irruption dans l’Eglise. Celui qui envoie le réveil est prêt à accorder la vigilance à ceux qui se laissent arracher au sommeil : « Je suis persuadé que celui qui a commencé en vous cette bonne oeuvre la rendra parfaite pour le jour de Jésus-Christ » (Philippiens 1 : 6 ).
Tel fut le réveil que Dieu accorda à son peuple au temps d’Esdras. Les temps, les circonstances, les lieux peuvent changer, mais les lois spirituelles sont identiques et l’enseignement pratique n’a rien perdu de sa fraîcheur.
Qui d’entre vous est de son peuple ? Qu’il réponde, qu’il se consacre à cette tâche et que son Dieu soit avec lui ! Qu’il monte… qu’il bâtisse !
Voir aussi : Action Biblique Suisse et Action Biblique Suisse Historique