Matthieu #36 : Divorce et célibat Divorce impossible, sauf …

Comprendre vite quand on nous explique longtemps
Je ne sais pas si vous l’avez remarqué, mais on comprend vite quand on nous explique longtemps. Vous voyez ce que je veux dire : on comprend vite quand on nous explique longtemps. Un peu comme s’il fallait expliquer longtemps pour qu’on comprenne vite. C’est ce à quoi Jésus nous propulse dans le texte du jour.
N’y a-t-il pas une répétition ?
Nous sommes dans l’Évangile de Matthieu, au chapitre 19, verset 13. Et j’ai l’impression que je suis confronté à la même situation qu’au début du chapitre 18
L’humilité
En effet, le début du chapitre 18 nous parle de l’humilité comme une donnée essentielle du Royaume des Cieux, l’humilité, qui n’a rien à voir avec la modestie, mais de reconnaître que nous sommes tout petits et
dépendants vis-à-vis de Dieu, tout comme un enfant vis-à-vis de ses parents.
Illustration
Et cette semaine, j’étais entouré de familles avec des tout-petits enfants. Et effectivement, ils sont totalement dépendants de leurs parents pour tout, sauf pour brailler. Les parents portent, changent,
nourrissent, donnent beaucoup d’affection, couchent, se lèvent, se relèvent.
Pour que nous nous appliquions l’image
Jésus aimerait que nous puissions comprendre que nous sommes exactement dans cette même position de dépendance vis-à-vis de Lui.

Plus que le principe
Sur le principe, si on aime Dieu, on est d’accord avec ça. Mais en vrai, dans la pratique, nous appuyons-nous vraiment sur Dieu ?
Ou sur notre aisance financière ou sur celle que l’on pourrait obtenir à la suite de nos études ?
Planification
Dans la réalité, sur quelle base fondons-nous, planifions-nous notre vie, préparons-nous les coûts durs ?

Que Dieu doit valider

Et on va demander à Dieu qu’Il bénisse notre matelas financier, qu’Il bénisse nos stratégies.
Rassuré financièrement
Et plus nous avons de l’argent, plus ça nous rassure.
Nous sommes hyper concernés
C’est quand même intéressant et important pour nous, parce que nous représentons la tranche la plus aisée de la planète. C’est sûr que nous faisons partie des 5 % les plus riches, voire très certainement du pour-cent le plus riche de la planète.
Implication spirituelle
En soit ce n’est pas grave. Mais Jésus dit quand même dans le texte d’aujourd’hui :
Matthieu 19.23
Je vous le dis en vérité, il est difficile à un riche d’entrer dans le royaume des cieux
Intérêt du texte d’aujourd’hui
Alors le texte que je vais lire mérite toute notre attention. Surtout que, comme vous l’avez vu, « Il est difficile » mais pas impossible…

Lecture Matthieu 19.13-24
Matthieu 19.13
13 Alors des gens lui amenèrent des petits enfants afin qu’il pose les mains sur eux et prie pour eux.
Mais les disciples leur firent des reproches.
De la théorie à la réalité
Vous vous souvenez, juste avant, Jésus avait dit qu’il fallait leur ressembler. C’était la « théorie ». Dans la pratique, les enfants encombraient les disciples. Surtout qu’à l’époque, on commençait à voir les enfants vers l’âge de 14 ans. Avant, ils étaient très peu considérés.
Matthieu 19.14-15
14 Jésus dit : 
« Laissez les petits enfants,
ne les empêchez pas de venir à moi,
car le royaume des cieux est pour ceux qui leur ressemblent. »
15 Il posa les mains sur eux et partit de là.

Des enfants en vrai

Jésus ne fait pas que les utiliser comme exemple d’attitude à imiter. Il les considère, s’associe à eux et les bénit. D’où l’importance, nous aussi, de les considérer, sur tous les plans et même au niveau spirituel.
L’image, la comparaison demeure
Jésus en profite pour glisser le rappel : il faut leur ressembler, même dépendance enfant-parent et humain-Dieu. Mais cette dépendance est-elle réelle dans les faits, même quand on s’intéresse sincèrement à Dieu ? Et le Saint-Esprit nous invite à considérer le texte suivant :

Matthieu 19.16-17
16 Un homme s’approcha et dit à Jésus : « [Bon] Maître, que dois-je faire de bon pour avoir la vie éternelle ? » 
17 Il lui répondit : 
« Pourquoi m’appelles-tu bon ? Personne n’est bon, si ce n’est Dieu seul.
Jésus est plus qu’un rabbi. Il est Dieu
Cette remarque m’a toujours fait sourire. Jésus rappelle subtilement et gentiment qu’Il est Dieu. Il le fait pas juste pour faire style mais pour rappeler que ce qu’Il va dire n’est pas un avis de plus d’un
rabbin, un influenceur sur une chaîne YouTube de plus, mais l’enseignement divin.
Matthieu 19.17 b
Si tu veux entrer dans la vie, respecte les commandements. 
C’est le contrat de la loi
C’était le challenge des commandements.
Lévitique 18.5
« Vous respecterez mes prescriptions et mes règles. L’homme qui les mettra en pratique vivra par elles. Je suis l’Eternel. »
« La vie »
Avez-vous remarqué que Jésus n’a pas repris « la vie éternelle », mais « Si tu veux entrer dans la vie ». Hyper intéressant. Ce que dit Dieu n’est pas pour l’au-delà uniquement, mais la vie, la vraie, c’est
avec Lui. Maintenant. S’intéresser à Dieu, ce n’est pas uniquement un passeport pour l’éternité, c’est pour maintenant. Comprendre et vivre avec sens la vie, dès maintenant.
Peut-être un des problèmes de l’interlocuteur de Jésus
C’est peut-être un des problèmes de ce jeune homme. Il voulait consolider son assurance éternelle, sans réellement révolutionner sa vision de la vie.

Matthieu 19.17 b-20
Si tu veux entrer dans la vie,
respecte les commandements. »
« Lesquels ? » lui dit-il. 
18 Et Jésus répondit : 
« Tu ne commettras pas de meurtre ;
tu ne commettras pas d’adultère ;
tu ne commettras pas de vol ;
tu ne porteras pas de faux témoignage ; 
19 honore ton père et ta mère et  tu aimeras ton prochain comme toi-même. »
20 Le jeune homme lui dit :
« J’ai respecté tous ces commandements [dès ma jeunesse]. Que me manque-t-il encore ? » 
Top, impressionnant ! C’était certainement globalement vrai…
Le doute que fait naître la religion
Mais vous voyez, la réponse religieuse laisse toujours planer un
doute :
« Ai-je bien fait ? » « En ai-je fait assez ? » « Et si j’avais oublié
quelque chose ? »
Comme quoi, n’importe quelles réponses humaines religieuses à Dieu sont insatisfaisantes (et se ressentent intérieurement). La Bible montre toujours l’inverse. C’est Dieu qui va au-devant de l’homme.
Et non une religion humaine qui peut s’élever et être reçue par Dieu.

Matthieu 19.21
21 Jésus lui dit : 
« Si tu veux être parfait,
va vendre ce que tu possèdes,
donne-le aux pauvres et tu auras un trésor dans le ciel.
Puis viens et suis-moi. »
Vivre en vrai la dépendance à Dieu
Comme cela, il aurait été comme les petits enfants, dans l’humilité et la dépendance totale vis-à-vis de Dieu, valeur centrale du Royaume des Cieux.
Matthieu 19.22

22 Lorsqu’il entendit cette parole, le jeune homme s’en alla tout triste, car il avait de grands biens. 
Sa vie impossible sans ses richesses
Il était dépendant de sa fortune. Elle comptait pour lui. Il comptait dessus. Il n’était pas comme les petits enfants qui sont totalement dépendants de leurs parents. Cet homme n’était pas prêt à réellement dépendre de Dieu. Et vous avez remarqué ce que ça produit : de la tristesse !
Matthieu 19.23-24
23 Jésus dit à ses disciples : 
« Je vous le dis en vérité, il est difficile à un riche d’entrer dans le royaume des cieux. 
24 Je vous le dis encore,
il est plus facile à un chameau de passer par un trou d’aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu. »
La tyrannie néfaste des richesses
L’exagération qu’utilise Jésus ici montre combien les richesses peuvent tellement coller à la vie quand nous en avons, qu’elles nous mènent par le bout du nez mais pas dans la direction du Royaume des Cieux.

Matthieu 19.25-26
25 Quand les disciples entendirent cela, ils furent très étonnés et dirent :
« Qui peut donc être sauvé ? » 
26 Jésus les regarda et leur dit : 
« Aux hommes cela est impossible, mais à Dieu tout est possible. »
Impossible même pour les disciples qui étaient au plus près de Jésus
Même les disciples qui suivaient Jésus n’étaient pas en mesure d’être sauvés. Même eux, qui avaient laissé leur commerce juteux du trafic des impôts (pour Matthieu), leur entreprise familiale de pêche (pour Jacques et Jean), leur métier (de pêcheur pour Pierre). Ils étaient dépendants, sur le plan humain, de l’aide apportée à la troupe des disciples. Cet abandon et cette dépendance, Pierre n’oublie pas de le rappeler.
Matthieu 19.27-30
27 Pierre prit alors la parole et dit :
« Voici, nous avons tout quitté et nous t’avons suivi.
Que se passera-t-il pour nous ? »

28 Jésus leur répondit : 
« Je vous le dis en vérité,
quand le Fils de l’homme,
au renouvellement de toutes choses,
sera assis sur son trône de gloire,
vous qui m’avez suivi,
vous serez de même assis sur douze trônes et vous jugerez les douze tribus d’Israël. 
29 Et toute personne qui aura quitté à cause de moi ses maisons ou ses frères, ses sœurs, son père, sa mère, sa femme, ses enfants ou ses terres, recevra le centuple et héritera de la vie éternelle. 
30 Bien des premiers seront les derniers et bien des derniers seront les premiers.

Plusieurs choses sont à retenir.
1) Dieu tient compte de nos choix ici-bas pour Lui ou non. Et cela a un écho éternel.
2) La justice de Dieu tient compte des orientations que prennent nos vies. Dieu nous confie donc une énorme responsabilité en nous confiant la responsabilité de conduire nos vies.
3) On voit aussi qu’il y a un écho particulier pour les disciples qui deviendront les apôtres (à la fois pour le démarrage de l’Église, mais aussi pour le jugement du peuple de Dieu). Ils ont tout laissé pour suivre
Jésus, devenant ainsi sans réussite sociale, mais seront les personnes de premiers plans dans le Royaume des Cieux.
4) Est-ce juste spécifique aux 12 disciples/apôtres et pour les autres disciples/croyants, c’est fini ?
5) Eh bien, pas du tout ! Les croyants n’auront pas le rôle déterminant des apôtres dans l’éternité mais une belle place leur est assurée.
6) Remarquez le « aura quitté à cause de moi ses maisons ou ses frères, ses sœurs, son père, sa mère, sa femme, ses enfants ». On se dit : « C’est peut-être un peu fort ! » Mais ne le faisons-nous pas pour fonder un couple, comme Jésus le souligne au verset 5 du début du chapitre ? Il y a tout de même ici une dimension un peu plus importante, au niveau des biens, au niveau familial, qui met le disciple
de Jésus en totale dépendance de Dieu.
Et au final,
Matthieu 19.30
30 Bien des premiers seront les derniers et bien des derniers seront les premiers.

L’évaluation humaine n’est pas celle de Dieu
L’échelle de valeur humaine n’est pas la mesure de Dieu. Pas mal de personnes qui sont en vue maintenant ne le seront plus du tout éternellement. Et certains, qui sont en bas de l’échelle de valeur sociale, auront une place de choix éternelle. Remarquons que ce verset n’est pas du marxisme biblique. Il n’est pas écrit :
« Les premiers seront les derniers et les derniers seront les premiers. » mais
« Bien des premiers seront les derniers et bien des derniers seront les premiers. »
Ce n’est pas notre statut social qui guide, qui ouvre à l’éternité. Mais alors, c’est quoi ?

Matthieu 20.1-16
1 « En effet, le royaume des cieux ressemble à un propriétaire qui sortit dès le matin afin d’embaucher des ouvriers pour sa vigne.
2 Il se mit d’accord avec eux pour un salaire d’une pièce d’argent par jour et les envoya dans sa vigne.
3 Il sortit vers neuf heures du matin et en vit d’autres qui étaient sur la place, sans travail.
4 Il leur dit: ‘Allez aussi à ma vigne et je vous donnerai ce qui sera juste.’
5 Et ils y allèrent. Il sortit de nouveau vers midi et vers trois heures de l’après-midi et il fit
de même.
6 Il sortit enfin vers cinq heures de l’après-midi et en trouva d’autres qui étaient là, [sans travail].
Il leur dit: ‘Pourquoi vous tenez-vous ici toute la journée sans travailler?’
7 Ils lui répondirent:
‘C’est que personne ne nous a embauchés.’
‘Allez aussi à ma vigne, leur dit-il, [et vous recevrez ce qui sera juste].’
8 Le soir venu, le maître de la vigne dit à son intendant: ‘Appelle les ouvriers et paie-leur le salaire,
en allant des derniers aux premiers.’
9 Ceux de cinq heures de l’après-midi vinrent et reçurent chacun une pièce d’argent.
10 Quand les premiers vinrent à leur tour, ils pensèrent recevoir davantage, mais ils reçurent aussi chacun une pièce d’argent.
11 En la recevant, ils murmurèrent contre le propriétaire

12 en disant:
‘Ces derniers arrivés n’ont travaillé qu’une heure et tu les as traités comme nous, qui avons supporté la fatigue du jour et de la chaleur!’

13 Il répondit à l’un d’eux:
‘Mon ami, je ne te fais pas de tort.
N’as-tu pas été d’accord avec moi pour un salaire d’une pièce d’argent?
14 Prends ce qui te revient et va-t’en. Je veux donner à ce dernier arrivé autant qu’à toi.
15 Ne m’est-il pas permis de faire ce que je veux de mes biens? Ou vois-tu d’un mauvais œil que je sois bon?’
16 Ainsi les derniers seront les premiers et les premiers seront les derniers.

La comparaison
Le fait que le Royaume de Dieu ne soit pas l’espace du mérite, mais de la bonté de Dieu (il n’y a que Dieu qui est bon, verset 17), est comparé à un patron qui, dans sa bonté souveraine, donne le même salaire à
tous ses ouvriers, quel que soit le nombre d’heures travaillées.
La vérité
La vérité que Jésus veut souligner, c’est que le plus important est d’entrer dans le Royaume de Dieu.
Dans Sa bonté, Dieu t’attend, de ton vivant, pour t’y faire entrer.
À la fin de cette discussion
À la fin de cette discussion, Jésus induit cette question :
« Miseras-tu sur tes biens ou sur la bonté de Dieu qui t’attend ? »
Richesse, tristesse
C’est intéressant, parce que le jeune homme qui misait sur ses richesses est parti triste. Et visiblement, il n’a pas saisi la clé de la vie.

Matthieu 19.22
22 Lorsqu’il entendit cette parole, le jeune homme s’en alla tout triste, car il avait de grands biens.
Dépendance à Jésus et vie
À l’inverse, être dépendant de Jésus est le point d’entrée pour la vie, de maintenant et à toujours.
Richesse élitiste
Si l’accès aux richesses est élitiste, capacité que Dieu donne, valorisée par l’école, le contexte pour apprendre, les institutions d’État, le contexte économique (et nous en sommes l’exemple),

Accès à la vie possible
l’accès à la vie est possible à tous.
Trop facile ?
On pourrait rétorquer que
« C’est trop simple ! »
« C’est trop simpliste ! ».
Cette réaction révèle notre besoin de Jésus.
Intéressant que nous qualifiions quelque chose de vivant, de porteur, d’accessible à tous, de moyen, de louche, de trop facile. N’est-ce pas en nous la preuve de notre déchéance et notre besoin d’en être délivré ? Reformatés ? « C’est tellement facile » que notre orgueil y fait barrage, et notre sécurité, nos confiances dans nos finances. Ce n’est pas trop facile, c’est enfantin…
Matthieu 19.14
14 Jésus dit : « Laissez les petits enfants, ne les empêchez pas de venir à moi, car le royaume des cieux est pour ceux qui leur ressemblent. » Imitons leur humble dépendance et portons cette dépendance vers
Dieu. Jésus a assez souvent parlé de l’argent Pour nous, un mauvais refuge, une fausse assurance.