Apocalypse #7 L’OUVERTURE DES SCEAUX, Le peuple de Dieu va tenir

 

Apocalypse #7 L’OUVERTURE DES SCEAUX, Le peuple de Dieu va tenir

«En effet, l’Agneau qui est au milieu du trône prendra soin d’eux et les conduira aux sources des eaux de la vie, et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux.» Apocalypse 7. 17

Interlude : le peuple de Dieu (Apocalypse 7)

Entre le 6e et le 7e sceau, Jean insère un interlude, une pause dans le récit, avant de procéder à l’ouverture du 7e sceau. Loin d’être une parenthèse sans importance, Jean présente ici un  thème récurrent de la littérature apocalyptique : l’identité et la nature du peuple de Dieu.

Ces interludes (ou intermèdes) répondent à certaines questions que les chrétiens du premier siècle ont pu se poser : serons-nous capables de persévérer ? Dieu est-il vraiment à l’œuvre et au contrôle de la situation ? Que va-t-il nous arriver par la suite ? À un peuple persécuté et sans protection politique ou légale, Dieu répond qu’Il connaît la destinée des Siens et qu’Il veille à leur protection finale.

Ce chapitre est très débattu parmi les évangéliques. Une des questions principales, sinon la question principale, est de savoir si Jean décrit deux groupes distincts (les 144 000, et ensuite la grande foule), ou s’il ne décrit qu’un seul groupe, mais sous deux aspects différents.

Le contraste principal ne se situe pas entre les 144 000 et la grande foule, mais entre les « habitants de la terre » (6.10 et de nombreuses fois dans l’apocalypse), dont les différents groupes mentionnés en 6.15 et le peuple de Dieu mentionné au chapitre 7.

1.    Première partie de cette vision : 4 anges, 4 vents, un jugement mis en attente, les 144 000 « fils d’Israël » scellés du sceau de Dieu (vv. 1-8)

Jean décrit une nouvelle vision (7.1-8) : 4 anges aux 4 coins de la terre, envoyés pour faire du mal à la terre et à la mer et aux arbres (vv. 2-3) en retenant les 4 vents de la terre (v. 1). Leur jugement ne doit pas s’effectuer avant qu’ils aient marqué du sceau de Dieu le front des serviteurs de Dieu (v. 3).

Vient ensuite le nombre de ces serviteurs, marqués du sceau de Dieu : 144 000. Notons que Jean ne décrit pas ce qu’il voit, mais ce qu’il entend (v. 4).

  • À peu près tous les exégètes s’entendent pour comprendre ce chiffre de manière symbolique, sauf les plus littéralistes. 144 000 est simplement 12 X 12 X 1 000. La nouvelle Jérusalem est cubique, de 12 000 stades pour chacun des côtés. Nous avons vu les 24 anciens (12 + 12). Il se peut qu’il y ait une allusion aux 12 tribus d’Israël dans l’AT et les 12 apôtres du NT, le chiffre 1 000 signifiant la totalité, les 12 X 12 X 1 000 signifiant alors la totalité du peuple de Dieu
  • Là où les opinions divergent est à savoir comment comprendre la suite, aux vv. 5-8 :
  • S’agit-il de Juifs au sens propre du terme ? Apoc 14.4-5 les identifie comme des Juifs vierges (au sens propre ?), qui ne mentent jamais.
  • Certains croient que puisque nous avons une liste précise des 12 tribus d’Israël, il ne fait aucun doute qu’il s’agisse de Juifs au sens propre. Cependant, cette interprétation est très difficile à soutenir, pour les raisons suivantes :
  • Les 144 000 d’Apocalypse 14 sont ceux qui « ont son nom [celui de l’Agneau] et le nom de son Père sur leur front, » sans qu’il soit précisé qu’ils soient Juifs ; ils sont les 144 000 « rachetés de la terre » ; ils sont vierges, rachetés d’entre les êtres humains, prémices pour Dieu et pour l’Agneau. Ils représentent la totalité du peuple de Dieu.
  • Être scellés de Dieu fait contrepoids à un autre sceau, celui de la marque de la bête. Ou bien l’on est marqué du sceau de Dieu et on fait face à la colère de l’ennemi de Dieu, ou bien l’on est scellé de la marque de la bête et on fait face à la colère de Dieu.
  • Le sceau est une marque d’appartenance ; on ne peut recevoir et le sceau de  Dieu et la marque de la bête.
  • La liste des 12 tribus ne correspond à aucune liste connue dans l’AT ou le NT ;
  • Juda (et non Ruben) apparaît en premier (probablement parce que la royauté avait été promise à Juda – cf. Gen 49.8-12, et plusieurs autres textes de l’AT)
  • au lieu d’avoir Éphraïm et Manassé, nous avons Joseph et Manassé (Éphraïm est absent)
  • Dan n’est pas mentionné, une tribu notoire pour son idolâtrie dans l’AT
  • Depuis la destruction du temple et des archives en l’an 70, personne parmi les Juifs ne peut dire avec exactitude à quelle tribu il appartient ; les tribus ont été perdues, mélangées, impossibles à retracer.
  • Partout dans le NT, on retrouve l’idée que la séparation entre Juifs et non-Juifs a été abolie (Rom 2.25-28 ; 1Pi 2.9-10 ; Galates 3–4, Gal 6.16 ; Éphésiens 2–3). Cette séparation entre Juifs et non-Juifs est caduque, abolie et obsolète en Jésus-Christ !
  • Le point principal de ce texte n’est pas le fait que ces gens sont Juifs, mais que ces gens sont scellés (ou marqués) du sceau de Dieu – vv. 4, 8.
  • Ce que Jean présente ici, en employant un langage tiré de l’AT, c’est que la totalité du peuple de Dieu est scellée du sceau de Dieu, que ces gens sont le peuple de Dieu et qu’ils seront gardés de la colère de Dieu et du jugement de Dieu (jugement que les anges ne peuvent effectuer avant que le peuple de Dieu ne soit scellé du sceau de Dieu – v. 3).

2.    Deuxième partie de la vision : la grande foule autour du trône (vv. 9-17)

Dans la 2e partie de sa vision, nous sommes en présence, non pas de ce que Jean a entendu, mais de ce qu’il a vu : « Après cela, je regardai . . . » (v. 9).

Ce qu’il voit, c’est une grande foule, que l’on ne peut compter (pas de contradiction avec les 144 000, chiffre symbolisant la totalité du peuple de Dieu), composée de gens de tous les peuples et de toutes les langues.

  • Ils sont devant le trône et devant l’Agneau (donc, au ciel),
  • vêtus de robes blanches (symbole de pureté),
  • des palmes à la main (symbole de joie, associée à la fête des pains sans levain et à la Pâque).
  • Ils reconnaissent que leur identité dépend entièrement de l’œuvre salvatrice de Dieu en leur faveur.
  • Ils sont accompagnés de tous les anges se tenant devant le trône, des 24 anciens et des 4 animaux (cf. Apoc 5.6-13, mentionnés dans l’ordre inverse).
  • Encore une fois, la louange est composée de 7 éléments : toute gloire, toute réalité et toute existence dépend de Dieu et de l’Agneau !

Les 144 000 et la grande foule désignent en fait les mêmes gens et non deux groupes distincts :

  • À moins d’une lecture très littérale des 144 000, ceux-ci représentent la totalité du peuple de Dieu.
  • Cette même totalité est ensuite présentée sous l’image d’une grande foule (typique de la littérature apocalyptique de présenter deux fois les mêmes réalités, mais avec des images différentes).
  • Cette métaphore mixte fait écho à Apoc 5, où le lion de la tribu de Juda est l’Agneau immolé et victorieux.
  • On retrouve la même expression : « j’entendis » (ou son équivalent – 5.5, 7.4) et « je vis » (5.6, 7.9).
  • Il s’agit donc des mêmes gens, du même peuple de Dieu présentés à l’aide de deux métaphores différentes.

Quelle est donc cette « grande tribulation » d’où sortent ces gens vêtus de robes blanches ?

  • Une période de 7 ans ? Rien dans le contexte ne soutient une telle interprétation ; on doit accepter au préalable tout un système d’interprétation à cet effet. Même l’expression « un temps, des temps, et la moitié d’un temps » (absente ici) qui se trouve en d’autres endroits (AT et Apocalypse)  doit être interprétée de manière symbolique (ce que nous verrons plus tard).
  • Le terme « tribulation » est employé (45 fois) dans le NT pour décrire toutes sortes de difficultés, de troubles, d’épreuves, et ne saurait se restreindre à une seule période de 7 ans :
  • l’expression grande tribulation se trouve en Matt 24.21, en référence à la destruction de
    Jérusalem ;
  • dans Ac 7.11, l’expression renvoie à la famine en Égypte et en Canaan qui a poussé Jacob et ses fils à aller chercher du blé en Égypte ;
  • dans Apocalypse 2.22, Jésus dit qu’il jette Jézabel sur un lit ainsi que dans une grande tribulation ;
  • le mot qli/yij peut signifier une tribulation quelconque jointe à la persécution (Matt 13.21, Marc 4.17), des tourments (Matt 24.9), des afflictions ou des tribulations dans le monde (Jean 16.33), la douleur de l’accouchement (Jean 16.21), les tribulations de Joseph en Égypte (Ac 7.10), la persécution survenue après la mort d’Étienne (Ac 11.19), les nombreuses tribulations par lesquelles nous devons passer pour entrer dans le royaume de Dieu (Ac 14.22), et ainsi de suite (cf. 1 Thess 1.6, 3.3).
  • La grande tribulation dont il est ici question est vraisemblablement toute la période contenue entre la première et la deuxième venue de Jésus.

Conclusion :

Jean décrit donc aux chapitres 6 et 7, une première série de jugements de Dieu sur les « habitants de la terre » et précise que le peuple de Dieu, ceux et celles qui ont reçu le sceau de Dieu sur leur front, auront à faire face à la colère de l’ennemi de Dieu, mais ils n’auront pas à faire face à la colère de celui qui est assis sur le trône ni à la colère de l’Agneau (6.16-17).

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Remarque: les études bibliques Apocalypse se déroule sur Zoom car l’enseignant Pierre Constant vie au Québec. En raison de la pandémie nous avons aussi limiter les réunions en présencielles. Dans le passé plusieurs groupes se retrouvaient à l’église AB Lausanne-Renens ou chez des membres de l’église sur Lausanne, Prilly etc.