Les églises Action Biblique Suisse : Historique

Les églises Action Biblique Suisse : Historique

Histoire des Eglises Action Biblique de Suisse Romande

Quand Dieu appelle une personne ou une œuvre, il le fait en vertu d’un plan. Nous puisons dans le passé un enseignement, une orientation et un encouragement. Ce que Dieu a fait est le gage de ce qu’il peut encore accomplir. De même que le patrimoine d’une famille et d’une nation doit être connu et honoré, il est vital que celui d’une œuvre de Dieu le soit. Nous en voulons pour preuve les paroles du psalmiste: “Mon peuple, écoute mes instructions! Prête l’oreille aux paroles de ma bouche! J’ouvre la bouche par des sentences, je publie la sagesse des temps anciens. Ce que nous avons entendu, ce que nous savons, ce que nos pères nous ont raconté, nous ne le cacherons point à leurs enfants; nous dirons à la génération future les louanges de l’Eternel, et sa puissance, et les prodiges qu’il a opérés” (Psaume 78:1-4).
L’histoire de l’Action Biblique correspond à trois phases: celle de sa naissance, celle de son affermissement et celle de son extension. Nous voulons en résumer les grandes lignes.

Lire cette vidéo sur YouTubeAction Biblique : 14 mn pour 1 siècle d’histoire

1.         Naissance (1901-1924)

Le germe de l’Action Biblique remonte à la conversion de son fondateur, Hugh E. Alexander (1884-1957), en 1901, puis à l’épanouissement de sa vocation.

1904-1906
Les jalons de cet épanouissement sont le stage de deux ans à l’Institut Biblique de Glasgow et le réveil du pays de Galles. Pendant cette période s’affirment le besoin irrépressible du témoignage, la vision missionnaire et l’engagement dans le combat pour la foi. Ces trois lignes de force de sa vocation correspondent aux trois impératifs contenus dans Actes 1:8, Genèse 13:14-15 et Jérémie 1:18-19.
1906-1913
Le prolongement de cet épanouissement se manifeste par sept années d’étude approfondie de l’Ecriture et de prières persévérantes à Cologny, près de Genève. À cette époque s’amorcent un travail parmi les enfants, des cours de culture biblique dispensés aux adultes et la prédication publique du salut en Jésus-Christ. Des campagnes d’évangélisation sont entreprises dans l’Est de la France, le Gard, la Drôme et la Haute-Loire, sur l’invitation de pasteurs de l’Eglise Réformée.

1913-1918
L’année 1913 marque le début de campagnes d’évangélisation en Suisse romande où éclate le réveil qui engendre les vocations de ceux et de celles qui constituent la première génération de l’Action Biblique. Bien que H.-E. Alexander n’ait pas l’ambition de créer une nouvelle dénomination, il constate que le terrain spirituel de certaines églises n’est pas propice au développement des jeunes convertis, et que l’on ne peut livrer ces âmes aux effets nocifs de la théologie libérale. Dès 1914 paraît le mensuel “Le Témoin”, journal de l’Alliance Biblique, qui s’affiche d’emblée comme un organe de défense de la foi. En 1916, la publication de la brochure intitulée “I-Kabod” (cp. 1 Samuel 4:1-22) tranche les camps par la dénonciation et la condamnation vigoureuse de ce qu’on appelle la nouvelle théologie et qui n’est rien d’autre que la négation des faits qui font la force du christianisme: inspiration, inerrance et autorité des Ecritures, divinité de Jésus-Christ, Parole éternelle faite chair, expiation par le sang de la croix, résurrection corporelle, glorification à la droite du Père et retour en gloire.
En même temps, H.-E. Alexander ouvre, à Genève, la première Maison de la Bible qui a pour enseigne:

Dépôt des Saintes Ecritures et Bureau des publications de l’Alliance Biblique.
La parution d’I-Kabod suscite une recrudescence d’opposition religieuse. Les convertis sont regroupés et édifiés solidement dans la foi biblique. Cela prépare le moment où l’Alliance Biblique va devenir l’Action Biblique.

1919-1924
H.-E. Alexander a le désir d’ouvrir la première Ecole Biblique de langue française et il prie à ce sujet pendant treize ans. L’exaucement vient en 1919, au Ried sur Bienne, grâce à la mise à disposition d’une propriété par la famille du peintre Paul Robert. Cinq sessions s’y succèdent qui voient le départ de colporteurs bibliques et d’évangélistes. De nombreux élèves s’établissent à l’étranger, dans leur profession, en vue d’y témoigner de leur foi.
En 1924, l’opposition religieuse, exacerbée, tente, en agissant sur les autorités civiles, d’obtenir l’expulsion de H.-E. Alexander du territoire helvétique. Mais quand son innocence est reconnue, la manœuvre échoue. “L’arme forgée” contre l’embryon de l’Œuvre est “sans effet” (cp. Esaïe 54:17). Ce moment douloureux va contribuer à l’affermissement de ce qui est né d’en haut et que les hommes n’ont pu détruire (cp. Actes 5:38-39).

2.         Affermissement (1925-1940)

Nous avons dit quels sont les effets de la prise de position théologique de H.-E. Alexander: délimitation des camps et regroupement de ceux qui ont voulu rester fidèles à la Parole de Dieu. Sans ce point de départ précis, l’Action Biblique n’existerait pas. Tout au long de son ministère, le fondateur manifeste une attitude théologique sans la moindre équivoque. Cela s’exprime clairement face au rationalisme, au pentecôtisme et plus tard au néo-modernisme et à l’œcuménisme.


Sur le plan interne, le fondateur veut savoir sur qui il peut compter (cp. Juges 7:1-8). Dans ce but, il rédige le “Manuel d’instruction pour les membres de l’Action Biblique”. Ce petit livret expose la nature de l’Action Biblique, sa mission dans le monde et au sein de l’Eglise de Jésus-Christ, avec les symboles de la trompette, du flambeau et de l’épée (cp. Juges 7:15-23). La trompette se rapporte au témoignage, le flambeau à la diffusion de la Parole de Dieu et l’épée au bon combat de la foi.


Ceci étant bien posé, l’auteur aborde la déclaration de foi et, pour conclure, met en valeur les principes de consécration, de discipline, de loyauté, d’association de coeur et de fait.
Poursuivant cette tâche d’organisation, H.-E. Alexander désigne un corps d’anciens, lance les circulaires d’informations missionnaires pour alimenter la prière des membres et ouvre la Maison de la Bible de Paris, en 1925. Des colporteurs bibliques partent en France. Tout cela confirme le vaste mouvement de dégagement, la rupture de l’étreinte adverse qui a tenté d’étouffer l’Œuvre.


Après les événements de 1924 qui se sont déroulés à Bienne, l’avenir de l’Ecole Biblique est préoccupant. Au début de l’année 1926, H.-E. Alexander reçoit la conviction que la nouvelle Ecole s’ouvrira à Cologny près de Genève, lieu de sa conversion. Dès lors, tout se passe très vite. L’anciennat est informé de cette pensée d’acheter un terrain à Cologny (l’acte est signé en février déjà) et une brochure appel pour le fonds de construction suscite un merveilleux élan de libéralité. Il s’agit de réunir FS 410’000. — de l’époque! Moins de deux ans après, l’Ecole Biblique est achevée et entièrement payée par des dons. La maison est consacrée à Dieu sur la base d’Esaïe 54:2-3 et la propriété de l’Ecole Biblique reçoit le nom “Le Roc”; elle accueille en 1928 la 6ème session.          

 
Cette construction représente plus un point de départ qu’un point d’arrivée. D’autres champs missionnaires sont atteints, par exemple: l’Italie, la Yougoslavie, l’Espagne, le Portugal, l’Afrique du Nord, l’Egypte, le Liban, l’Inde, l’Asie centrale. D’autres Maisons de la Bible sont ouvertes.
En 1930 “la Milice de l’Action Biblique” voit le jour, aujourd’hui “Jeunesse Action Biblique”. Commencent alors, en France, les camps pour adolescents où se convertissent et se donnent à Christ des centaines de jeunes gens et de jeunes filles.


Avant la deuxième guerre mondiale, Dieu donne de très belles opportunités de diffusion de la Bible: onze mille exemplaires vendus lors de l’Exposition Coloniale, quatre mille cinq cents à l’occasion de l’Exposition Internationale et quatorze mille sur les boulevards à Paris.
Ainsi, de 1924 à 1940, Dieu place l’Oeuvre sur un terrain sûr, lui donne une structure, et, à partir de là, des garanties pour son extension. Cette phase d’affermissement précède et assure l’allongement des cordages et le déploiement des couvertures (cp. Esaïe 54:2-3). Si les pieux n’avaient pas été affermis, l’espace de la “tente” n’aurait pu être élargi.
Pendant la période en question, des églises locales voient le jour et se développent principalement en Suisse, en France et au Portugal où l’essor est caractéristique.

3.         Extension (dès 1940)


Au printemps 1940, la Suisse est encerclée par les puissances belligérantes. H.-E. Alexander a la conviction qu’il doit entreprendre l’impression et l’édition des Saintes Ecritures afin de ravitailler les pays francophones, complètement privés de la Parole de Dieu. Il crée la Société Biblique de Genève, coiffant les Maisons de la Bible déjà établies en France et au Maroc. Cette activité prend une grande extension et, depuis, ne cesse de s’étendre. En cinquante ans, deux millions de Bibles sont imprimées.  En plus de cela, Dieu confie à l’Œuvre tout un ministère de publications d’évangélisation et d’édification, sans parler des journaux pour enfants, adolescents et adultes. Ainsi, l’Action Biblique assume une responsabilité à l’égard de tout le corps de Christ dans l’édition de la Parole de Dieu.
L’année 1943 voit l’acquisition du Berghaus à Isenfluh (Oberland bernois), comme lieu de camps pour la jeunesse et de cours bibliques pour adultes (1944).
Avec le temps, l’équipement en bâtiments est complété par diverses constructions: à Isenfluh, à Cologny, aux Contamines, en Engadine et sur le champ missionnaire. Dieu complète l’édifice matériel de l’Action Biblique pour donner de nouvelles possibilités d’affermissement et de rayonnement spirituels.
L’année 1944 est celle de la création du corps des Porteurs d’Armes. Dans l’exemple historique de Jonathan, le fondateur voit le symbole de l’association de jeunes et d’aînés dans la bataille spirituelle, les premiers ayant besoin de conseils, de formation et de protection, les seconds vouant leurs soins à la postérité spirituelle et bénéficiant de l’apport de forces fraîches.
Cette postérité est appelée à se répandre sur les champs missionnaires ouverts par les pionniers de l’Œuvre. À ceux que nous avons déjà nommés s’ajoutent d’abord le Brésil, puis l’Ouest Africain. 
En 1981, le corps des Porteurs d’Armes, aujourd’hui JAB senior, est intégré dans les églises locales.
Les camps d’enfants au Roc sont inaugurés en 1962 et les camps des Porteurs d’Armes en 1964. Les cours bibliques pour adultes connaissent un heureux développement en faveur des personnes de langue allemande et, depuis 1975, de langue italienne.
Sans entrer dans les détails des étapes de notre implantation africaine, aboutissement du colportage persévérant, citons la date de 1959-1960 pour le démarrage du travail en Côte d’Ivoire et au Sénégal.
Entre 1966 et 1984, l’Action Biblique réduit progressivement ses effectifs d’Afrique (Algérie, Maroc, Sénégal) mais développe ses activités à Abidjan. 
Au Brésil, l’Oeuvre commence sous forme d’un dépôt des Saintes Ecritures (1931). Cela continue par la location d’un magasin, transformé en Maison de la Bible (1938). Dès 1951 la Maison de la Bible s’installe dans des locaux en plein centre de Sao Paulo et c’est le point de départ de l’œuvre missionnaire et de l’ouverture d’autres Maisons de la Bible.
En 1956 s’ouvre le centre de camps et de formation biblique de Cosmopolis, sur une propriété offerte en don à l’Action Biblique. En 1964 Dieu dote l’Œuvre d’une base d’action appelée “Casa Alexander”, à Sao Paulo. Le développement de l’Œuvre en Amérique latine se fait avec le renfort de collaborateurs venus d’Europe, la formation et la collaboration active d’éléments brésiliens.
Après avoir combattu le bon combat, achevé la course et gardé la foi, le fondateur est repris par Dieu le 8 avril 1957. Depuis lors, l’Œuvre a non seulement subsisté, mais s’est encore étendue.

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Ainsi la réaction en chaîne s’est produite, le fruit selon l’espèce est apparu et le triple caractère de la vocation s’est manifesté.
Nombreux sont les anciens élèves de l’Ecole Biblique de Genève qui rendent leur témoignage tout en travaillant dans leur profession; certains servent aussi le Seigneur à plein temps dans d’autres œuvres.
Pendant un demi-siècle, la plupart des serviteurs et servantes de Dieu qui ont développé le travail de l’Action Biblique en Europe et sur les autres continents sont sortis des églises AB de Suisse et de France. Ces deux pays ont aussi fourni l’essentiel du soutien financier.
Maintenant, l’ensemble des églises de chaque pays est appelé à prendre ses responsabilités, tout en gardant un contact étroit avec la direction internationale.
Dès 1965, l’Action Biblique est constituée en Association selon le Code civil suisse. Elle englobe à titre individuel tous les membres du monde entier. Par la suite, les divers pays se sont dotés d’une structure juridique nationale. Le présent manuel précise les buts et l’organisation des églises dans l’ensemble des pays où l’Action Biblique est implantée.
Nos regards sont tournés vers l’avenir, où Dieu veut nous conduire dans des  œuvres plus grandes, en profondeur et en étendue, pour autant que l’Esprit de vie qui est en Jésus-Christ nous anime et que nous restions fidèles à Dieu et à la vocation qu’il nous a adressée.

Voir Aussi : Série d’études Bibliques de H. E. Alexander Les Réveils dans la Bible ; retour Action Biblique Suisse