Louis Segond : Biographie et traduction S21

Louis Segond, catholique d’origine et Genevois:

Louis Segond naît à Plainpalais, commune devenue un quartier de Genève1. Il est issu d’un milieu modeste. Son père a grandi dans l’église catholique et est d’origine française qui a servi dans l’armée napoléonienne, tient une échoppe de cordonnier dans la rue de la Croix-d’Or à Genève. Sa mère est genevoise et protestante, et les deux fils du couple sont baptisés dans l’Église protestante de Genève.

Il s’inscrit en 1826 à l’Académie de Genève où il étudie les sciences naturelles et la médecine, puis décide d’entreprendre des études de théologie, qu’il effectue à la faculté de théologie protestante de Strasbourg. Durant ses études, il remporte un concours organisé par la Compagnie des pasteurs de Genève sur le thème du dogme de l’immortalité de l’âme chez les Hébreux. En 1834, il soutient une thèse de baccalauréat en théologie avec une étude critique du Livre de Ruth et il prend un poste pastoral à Genève. En 1835 il présente une étude critique et exégétique du livre de l’Ecclésiaste pour sa thèse de licence de théologie et un travail en latin sur la représentation vétéro-testamentaire du Shéol, puis en 1836, il soutient une thèse de doctorat en théologie intitulée De la nature de l’inspiration chez les auteurs et dans les écrits du Nouveau Testament.

Louis Segond, professeur de théologie à la faculté de Genève, est engagé en 1865 par la Compagnie des pasteurs de Genève pour publier une traduction de la bible. Cette traduction est faite sur les originaux hébreux et grecs.

Le Segond 1910 est une révision qui comporte des parallèles situés entre les deux colonnes du texte biblique et permet des renvois avec d’autres passages ayant des points communs, comme les prophéties accomplies. 25 années de travail furent nécessaires pour adapter et rajeunir le texte

C’est la version classique française la plus répandue dans les milieux évangélique et protestant équivalente à la version King James en Anglais. Elle est aussi acceptée des églises catholiques.

Buts du traducteur: “Exactitude, clarté, correction … ni littérale, ni libre”

Bible Segond 21 / S21

La Bible Segond 21 est une version moderne de la Bible Louis Segond 1912.

Histoire de la Bible Segond 21

La Segond 21, aussi connue sur les noms raccourcis S21/SG21, est une traduction de la Bible éditée pour la première fois en 2007, fruit de 12 ans de travail sur les textes hébreu, araméen et grec. Son objectif? Proposer une formulation française fidèle à l’original, dans le langage actuel, d’où la formule «L’original, avec les mots d’aujourd’hui».

En 2004 est parue une première version du texte, sous le nom de Nouvelle Segond 21. Il s’agissait uniquement du Nouveau Testament. Le travail qui se poursuivait en parallèle sur l’Ancien Testament a amené le comité d’édition à intégrer un certain nombre de nouvelles corrections dans le texte du Nouveau Testament, d’où les différences entre l’édition de 2004 et celle de 2007.

  1. La version Segond 21, éditée pour la première fois de façon complète en 1980, et respecte ses critères de traduction (correspondance formelle) est basée sur la traduction effectuée par Louis Segond.
  2. La version Segond 21 vise à être comprise par les jeunes du 21e siècle.

Objectifs de la traduction Segond 21

La formule choisie pour résumer les objectifs poursuivis avec la Segond 21 est: «L’original, avec les mots d’aujourd’hui». Pourquoi?

  1. La Segond 21 cherche à proposer une traduction qui reste proche des textes de base hébreux et grecs et évite les conjectures, c’est-à-dire les reconstructions du texte qui ne reposent sur aucun manuscrit ancien (la S21 en contient probablement moins que les autres versions). A compréhensibilité égale, on a privilégié la formulation qui évoquait le plus l’original.
    Pour l’Ancien Testament: le texte de base est le texte massorétique du Codex de Léningrad (1008 apr. J.-C., retranscrit par la Biblia Hebraica Stuttgartensia). En cas d’hésitation sur le sens de l’hébreu ou de corruption (ou formulation incompréhensible) du texte massorétique, recours a été fait aux autres manuscrits hébreux, voire à la Septante ou à une autre version ancienne, mais on a privilégié autant que possible le texte massorétique. Parfois, ce sont les manuscrits de Qumrân, non disponibles à l’époque de Louis Segond, qui ont aidé à trancher.
    Pour le Nouveau Testament: le choix a été fait, souvent, d’intégrer les textes majoritaires en plus des textes minoritaires, avec des crochets signalant les passages ou mots absents de manuscrits importants. Le souci de tenir compte du texte majoritaire n’a pas empêché que, parfois, on laisse dans le texte biblique un texte porté par les manuscrits minoritaires.
  2. L’objectif était de rester le plus proche possible de la formulation de l’original hébreu ou grec, mais en procédant aux adaptations nécessaires pour que le français reste naturelcompréhensible et lisible. On ne s’est éloigné de la formulation originale que lorsqu’elle impliquait un français trop lourd, risquait d’induire un contre-sens ou rendait la compréhension difficile pour le lecteur moyen. On a raccourci les phrases et explicité les enchaînements logiques quand c’était possible.
  3. On a corrigé la traduction de Segond là où cela semblait nécessaire au vu des connaissances linguistiques et historiques dont nous disposons désormais, ou bien du point de vue de l’exégèse, ou bien pour une plus grande précision.
  4. On a cherché à introduire une part d’interprétation (inévitable) la plus faible possible. Si une traduction semblait assez sûre, on l’a introduite dans le texte biblique tout en indiquant la traduction plus littérale en note. Si une traduction ne semblait pas assez sûre, on a cherché à avoir une formulation du texte biblique qui préserve l’ambiguïté et l’on a indiqué en note de référence les compréhensions possibles.
  5. On a utilisé un vocabulaire plus courant que celui de Segond quand c’était nécessaire (mots dont le sens a changé, tournures dépassées, etc.), avec l’objectif qu’un adolescent du 21e siècle puisse comprendre le texte et ne pas le ressentir comme étrange à cause de sa formulation (les idées, c’est autre chose…). De ce fait, les mots signalés comme vieillis ou littéraires par le Robert ont été évités, de même que ceux dont les diverses significations sont source d’ambiguïté.
  6. On a pensé à la lecture à haute voix (en chaire notamment) du texte, en cherchant à éviter les formulations ambiguës à l’oral.
  7. On a transcrit les poids et mesures en données modernes (arrondies), en se basant sur les dernières informations publiées dans le domaine de l’archéologie et en précisant, dans les notes de référence, les mesures hébraïques ou grecques employées.

En résumé: la Segond 21 cherche à rendre le texte biblique compréhensible pour le lecteur moyen (dès l’adolescence), tout en restant autant que possible proche de la formulation dans la langue originale. Ce que les traducteurs n’ont pas pu intégrer dans le texte biblique, la Segond 21 avec notes de référence le précise (disponible à la Maison de la Bible) . C’est donc la version de référence pour la Segond 21.

Texte biblique de la Bible Version Segond 21, NEG1979

Copyright © 2007 Société Biblique de Genève

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